L’État français a formellement demandé à Réseau de Transport d’Électricité (RTE) de poursuivre les travaux relatifs à la ligne à très haute tension (THT) reliant le Gard à la zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos-Berre. Cette infrastructure est jugée essentielle pour sécuriser l’alimentation électrique de la zone et soutenir les projets industriels planifiés dans le sud du pays.
Une priorité nationale malgré les réserves
La préfecture a publié un document de 76 pages en réponse au débat public organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP), autorité indépendante chargée de la concertation. Bien que le rapport reconnaisse une évaluation partielle des impacts environnementaux et paysagers, il conclut que la solution aérienne proposée par RTE demeure la plus « efficace » en matière de délai, de coût et de capacité. La ligne THT devrait transporter 400 000 volts pour accompagner la montée en puissance énergétique de la zone.
Investissements industriels et enjeux d’approvisionnement
Les autorités estiment que les investissements prévus dans la ZIP de Fos-Berre pourraient atteindre entre EUR16,9bn et EUR19,9bn ($18,49bn à $21,77bn) d’ici 2030, dont 72 % seraient portés par des acteurs privés. Ces montants visent à favoriser la réindustrialisation de la région, avec une projection de 10 000 à 12 000 créations d’emplois directs. Le projet de ligne est ainsi intégré à une stratégie nationale de sécurisation énergétique pour soutenir les sites industriels à forte consommation.
Opposition structurée autour de recours juridiques
Le Collectif THT 13-30, regroupant une trentaine d’associations, a exprimé son rejet du document préfectoral, estimant que les propositions alternatives ont été écartées sans justification suffisante. Selon Jean-Laurent Lucchesi, porte-parole du collectif, le tracé actuel affecterait plusieurs zones sensibles, dont des vignobles et des secteurs du parc naturel régional de Camargue. Les opposants prévoient de saisir les tribunaux pour tenter de bloquer le projet.
Une procédure encore en phase préparatoire
Le préfet de région, Jacques Witkowski, a indiqué qu’aucune décision finale n’était prise à ce stade. Il a souligné que RTE devait encore clarifier les raisons pour lesquelles certaines technologies avaient été écartées, notamment les options souterraines ou immergées. Il a également proposé la création d’un comité technique associant différentes parties prenantes afin de renforcer l’examen du dossier avant l’éventuelle déclaration d’utilité publique. Sollicitée, RTE n’a pas commenté.