Les instruments financiers durables ont pris un essor considérable, se révélant être les piliers de la transition écologique. Depuis leurs premières émissions au milieu de la décennie 2010, ils ont vu leur volume presque décupler, avec plus de 1,7 trillion de dollars accumulés en 2021. Ces dettes durables sont devenues essentielles pour financer des projets d’infrastructure verte, stimuler des prêts durables et soutenir des initiatives de neutralité carbone.
Le « greenium », une attractivité croissante pour les obligations durables
Les gouvernements et institutions financières se sont tournés vers ces instruments, séduits par l’attractivité du « greenium ». De même, ce taux d’intérêt réduit les obligations vertes ou durables. Cet engouement a favorisé une diversification des instruments de dette durable. Outre les obligations vertes, qui dominent près de 40% du marché, les obligations sociales, de durabilité et de transition constituent également des vecteurs financiers ciblant des projets écologiques précis.
L’innovation des obligations liées à la durabilité (SLB)
Les obligations liées à la durabilité (SLB) marquent une évolution notable. Elles proposent une approche plus souple, les intérêts variant selon l’atteinte d’objectifs de durabilité définis par l’émetteur. Cette structure unique attire notamment les industries à forte empreinte carbone engagées dans la transition écologique.
La Chine, un géant du marché des dettes durables
Cette dynamique se remarque particulièrement en Chine, acteur incontournable de cette tendance, où les obligations vertes ont proliféré, atteignant un montant considérable de 875 milliards de RMB (environ 120 milliards de dollars) en une année, élevant la Chine au rang de deuxième marché mondial pour les obligations vertes. Les prêts verts y ont également connu une croissance notable, représentant une fraction significative du marché total des prêts.
Comparaison avec les économies de l’OCDE et défis en Chine
Ce marché chinois diffère de celui des économies de l’OCDE, où la finance durable est surtout le pré carré du secteur privé. En Chine, les banques d’État jouent un rôle de premier plan, supportant des secteurs clés tels que l’énergie et l’industrie, majoritairement sous contrôle étatique. L’activité bancaire y représente ainsi une part bien plus importante que dans les économies de l’OCDE. De plus, le « greenium » y est peu présent, reflétant une offre abondante de projets verts par rapport à la demande.
Le financement, pierre angulaire des ambitions climatiques chinoises
L’ambition climatique de la Chine nécessite des financements colossaux pour ses objectifs de réduction des émissions de CO2. L’industrie lourde, les transports et l’énergie sont des secteurs clefs requérant d’importants investissements. Pour les industries difficilement décarbonisables, de nouveaux cadres financiers et taxonomies sont nécessaires, incluant des plans de transition crédibles et innovants.
La montée en puissance des dettes durables s’affirme comme une composante centrale de la finance de la transition écologique. En s’adaptant aux spécificités des économies et secteurs, ces instruments financiers jouent un rôle crucial dans l’atteinte des objectifs climatiques. La Chine, avec sa croissance rapide dans ce domaine, démontre que l’alignement des politiques gouvernementales et des mécanismes financiers est fondamental pour une transition énergétique réussie. L’avenir dira si l’harmonisation des régulations et l’évolution des taxonomies permettront de combler les besoins financiers de ces ambitions climatiques.
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