L’autorité espagnole de la concurrence, la Comisión Nacional de los Mercados y la Competencia (CNMC), a ouvert une enquête indépendante sur la panne d’électricité massive survenue le 28 avril, a annoncé sa présidente Cani Fernández devant le Congrès des députés. Cette défaillance a affecté l’Espagne et le Portugal, provoquant des perturbations à grande échelle sans cause encore clairement identifiée.
Un incident d’ampleur inédite
Selon les estimations officielles, environ 60% de la consommation électrique espagnole a été interrompue durant l’incident, représentant près de 15 gigawatts de puissance disparue en seulement cinq secondes. Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité espagnol, Red Eléctrica de España (REE), a confirmé la magnitude de la coupure, qui a rapidement eu un effet domino sur la péninsule ibérique.
Le CNMC a précisé avoir entamé le recueil de données techniques auprès des opérateurs du secteur pour comprendre à la fois les causes et le processus de redémarrage du système électrique. Cani Fernández a indiqué que l’analyse portera également sur d’éventuelles erreurs spécifiques commises lors de la remise en route du réseau.
Multiplication des investigations en cours
Cette initiative s’ajoute à celles déjà lancées par plusieurs institutions. Le ministère espagnol de la Transition écologique a ouvert une enquête dès le lendemain de la panne, tout comme le Réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité (ENTSO-E). Le parquet espagnol a pour sa part lancé une procédure judiciaire pour vérifier la possibilité d’un acte de sabotage informatique.
Plusieurs hypothèses techniques circulent, notamment celle d’un déséquilibre lié à une surproduction d’énergie solaire. Le 28 avril, la production photovoltaïque était en effet jugée élevée, mais sans dépasser les pics enregistrés les jours précédents. Cani Fernández a appelé à la prudence dans les conclusions, soulignant que l’origine exacte de l’incident reste indéterminée.
Une situation encore incertaine pour les acteurs du secteur
La ministre de l’Écologie, Sara Aagesen, a déclaré que « toutes les hypothèses restent ouvertes », insistant sur la complexité des investigations en cours. S’exprimant dans une interview à El Diario, elle a reconnu que les procédures techniques engagées sont longues et nécessitent une coordination étroite entre plusieurs institutions nationales et européennes.
La CNMC, en tant que régulateur indépendant, souhaite apporter une analyse complémentaire aux investigations menées, en insistant sur sa capacité à fournir des données techniques non biaisées. « La CNMC intervient sur un plan différent des autres acteurs », a rappelé Cani Fernández devant les députés, en confirmant que des demandes formelles avaient déjà été envoyées aux entreprises concernées du secteur énergétique.