Petróleos de Venezuela S.A. (PDVSA), entreprise nationale du secteur pétrolier, a généré $17,52bn (EUR16,20bn) de revenus issus de ses ventes à l’exportation au cours de l’année 2024, selon des résultats internes consultés par Reuters le 11 juillet. L’évolution des ventes à l’étranger s’explique principalement par l’augmentation du volume des exportations autorisée par l’octroi de licences temporaires à plusieurs sociétés étrangères, dont Chevron Corporation, dans un contexte de sanctions américaines en vigueur depuis 2019.
Hausse des exportations et reprise partielle de la production
Les volumes de brut et de produits pétroliers expédiés à l’étranger par PDVSA ont atteint en moyenne 805 500 barils par jour (bpj) l’an dernier, en hausse de plus de 15% par rapport à 2023, où la moyenne s’établissait à près de 700 000 bpj selon les données internes communiquées à Reuters. La production globale a également progressé, atteignant en moyenne 952 000 bpj sur l’ensemble de 2024, contre 783 000 bpj en 2023 d’après l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).
L’amélioration observée sur les exportations intervient dans un contexte où PDVSA n’avait pas publié de chiffres annuels depuis 2016, rendant difficile toute comparaison précise avec les années précédentes. Malgré ce rebond, la production demeure nettement inférieure aux niveaux historiques atteints avant la crise d’investissement et l’instauration des sanctions internationales.
Impact des licences américaines et évolution des destinations
Depuis 2023, les licences accordées par le gouvernement des États-Unis à Chevron Corporation et à d’autres groupes étrangers ont permis une reprise partielle des opérations et des exportations pétrolières vénézuéliennes. Cette dynamique s’est toutefois vue freinée en mai 2025, lorsque Washington a annoncé la révocation des licences autorisant l’exportation de brut vénézuélien vers les raffineries nord-américaines et européennes. Les chiffres de juin indiquent des exportations de 844 000 bpj, principalement à destination de la Chine, selon les documents d’expédition consultés.
Le président Nicolás Maduro et le gouvernement vénézuélien attribuent les difficultés du secteur pétrolier aux sanctions extérieures, qu’ils qualifient de mesures illégitimes et de « guerre économique ». Malgré ces contraintes, les autorités soulignent la poursuite des exportations et de la production, qui a dépassé le seuil du million de bpj au premier trimestre 2025, selon les mêmes sources.
Perspectives et réactions officielles
Le ministère du Pétrole du Venezuela et PDVSA n’ont pas répondu aux sollicitations de commentaires sur ces résultats. Le rapport souligne toutefois que la hausse des ventes reste étroitement liée à l’assouplissement temporaire du régime de sanctions. D’après les autorités vénézuéliennes, la résilience du secteur s’appuie sur l’orientation des flux vers l’Asie et l’optimisation des actifs disponibles malgré l’environnement contraignant.
Selon les chiffres communiqués à Reuters, la dynamique observée en 2024 illustre l’adaptation de PDVSA à un environnement commercial marqué par une forte volatilité des marchés et un cadre réglementaire international évolutif. Les livraisons du mois de juin démontrent la capacité de la société à réorienter ses exportations vers de nouveaux marchés, tout en maintenant des volumes stables.