Les terminaux gaziers apparaissent comme étant une solution à la crise énergétique. De fait, à défaut d’un nouveau gazoduc, la France fait le choix d’en construire. Ces nouveaux terminaux, rapides à construire, permettraient de soulager les pays dépendants du gaz russe. Les discussions sont en cours pour répondre aux problèmes d’approvisionnement de l’Europe.
Alors que l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne souhaitent un nouveau gazoduc en Europe, la France fait le choix des terminaux gaziers. La situation de crise actuelle pousse les pays européens à investir massivement dans les infrastructures gazières, en prévision de l’hiver prochain. Dans ce contexte, la Russie réduit progressivement ses flux de gaz.
Le choix français des terminaux gaziers
Malgré les pressions quant à un gazoduc reliant le Portugal à l’Europe centrale, la France préfère les terminaux gaziers.
D’après le ministère français de la transition énergétique, la construction d’un troisième gazoduc entre l’Espagne et la France représente un coût de 3 milliards d’euros. Outre le prix, cela prendrait des années de travaux. Par conséquent, ce type de construction ne permet pas de répondre immédiatement aux problèmes d’approvisionnement de l’Europe.
Par ailleurs, ces discussions autour du gaz ont relancé le projet de construction d’un pipeline à travers les Pyrénées. Ce projet a partiellement été construit pour être finalement abandonné en 2019.
Pour rappel, la France et l’Espagne ont estimé, à l’époque, que le projet ne répondait pas aux besoins du marché. S’ajoute à cela, l’opposition locale de la vallée du Rhône et d’associations environnementales.
L’Europe mise sur le gaz naturel
Pour sortir de la dépendance russe, l’Union européenne mise sur le gaz naturel. Bien que l’Espagne possède la plus grande flotte de terminaux GNL d’Europe, sa capacité reste limitée pour acheminer le gaz vers d’autres pays.
Il en découle que l’Algérie obtient l’attention particulière des Européens grâce à ses importantes réserves de gaz naturel, notamment celle de la France.
Dans ce contexte, Macron se rendra en Algérie du 25 au 27 août prochain, suite à l’invitation du président algérien, Abdelmadjid Tebboune. Il s’agira de la deuxième visite officielle de Macron dans le pays.
Outre les liens commerciaux étroits entre les deux pays, cette visite permettra au président français de mettre de côté le différend diplomatique lié au passé colonial qui a eu lieu l’année dernière.
La position des pays européens
En prévision d’une nouvelle baisse des flux de gaz russe, les pays européens souhaitent développer leurs infrastructures gazières. Pour rappel, la Russie a été le plus grand fournisseur énergétique de l’Europe, avant l’invasion de l’Ukraine et la perturbation du marché mondial.
Néanmoins, les avis divergent notamment sur le type d’infrastructure ou encore sur le financement. À propos d’un projet de gazoduc à travers l’Espagne et la France vers les pays d’Europe centrale, le chancelier allemand, Olaf Scholz, déclare:
« Un tel pipeline soulagerait massivement la situation de l’approvisionnement maintenant. »
En comparaison, le ministère français répond:
« Un tel projet mettrait de nombreuses années à devenir opérationnel… et ne répondrait donc pas à la crise actuelle. »
Selon l’Espagne, l’UE doit payer ce nouveau gazoduc. D’après Enagas, le projet s’estime à 600 à 700 millions pour être achevé dans 2 ans et demi.
Cependant, les pays européens étudient d’autres alternatives telles que l’hydrogène. Selon le ministère français, l’hydrogène, qui en est à ses débuts, permettrait de produire de l’électricité renouvelable. L’utilisation de cette ressource s’inscrirait dans des objectifs plus larges de réduction des émissions carbones.
Ainsi, la France choisit de construire des terminaux gaziers alors que l’Allemagne préconise un gazoduc. Dans ce contexte, l’EU développe dans l’urgence ses infrastructures gazières.