Les tensions militaires paralysent les exportations pétrolières du Soudan du Sud

Le blocage des exportations pétrolières du Soudan du Sud, cruciales pour son économie, se poursuit en raison des tensions militaires au Soudan, impliquant les Forces de Soutien Rapide.

Partager:

Abonnez-vous pour un accès illimité à toute l'actualité du secteur de l'énergie.

Plus de 150 articles et analyses multisectorielles chaque semaine.

À moins de 3/semaine*

*Engagement annuel

Le Soudan du Sud, fortement dépendant de ses exportations de pétrole, voit la relance de cette activité compromise par la situation militaire au Soudan. Les Forces de Soutien Rapide (FSR), une milice paramilitaire dirigée par Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, contrôlent des infrastructures stratégiques essentielles à l’exportation de brut sud-soudanais. Ce contrôle empêche toute reprise effective des flux pétroliers, bloqués depuis plus d’un an, et engendre des répercussions importantes sur l’économie du Soudan du Sud.
Le pays, dont 90 % des revenus sont générés par le secteur pétrolier, perd environ 100 millions de dollars par mois depuis la suspension des exportations. Ces pertes affectent également le Soudan, qui profite des droits de transit pour le pétrole sud-soudanais traversant son territoire. Toutefois, les FSR, en pleine rivalité avec le président soudanais Abdel Fattah al-Burhan, disposent d’un levier stratégique en maintenant leur emprise sur les infrastructures pétrolières.

Blocage stratégique des FSR

Le contrôle des FSR sur les stations de pompage représente un obstacle majeur à la reprise des exportations pour le Soudan du Sud. En détenant cette position clé, Hemedti et ses forces paramilitaires imposent des conditions au Soudan dans le cadre des négociations politiques internes. La rivalité entre Hemedti et al-Burhan se joue ainsi sur plusieurs fronts, compliquant davantage toute résolution rapide de la situation.
La capacité des FSR à bloquer les exportations constitue un atout pour Hemedti dans ses négociations avec al-Burhan. Cette stratégie retarde l’avancée des discussions visant à restaurer les flux pétroliers, élément essentiel à la stabilisation économique de la région. La menace que représente ce contrôle militaire ne se limite pas uniquement aux relations entre les deux généraux soudanais, mais s’étend à l’ensemble de l’économie sud-soudanaise.

Conséquences économiques pour le Soudan du Sud

La prolongation du blocage a des répercussions dramatiques pour l’économie du Soudan du Sud. La Banque africaine de développement (BAD) prévoit que, sans reprise des exportations, le déficit de la balance courante sud-soudanaise restera à 7 % du PIB en 2023/2024, limitant la capacité du pays à financer ses infrastructures et ses services publics. Une reprise pourrait réduire ce déficit à 4 % en 2024/2025, mais cette perspective dépend entièrement de l’évolution des négociations au Soudan.
L’interruption des flux pétroliers affecte également la stabilité des prix sur les marchés internationaux, le pétrole sud-soudanais étant une composante importante des exportations régionales. La persistance de ce blocage maintient une pression sur les équilibres économiques du pays, exacerbant les tensions internes et limitant les marges de manœuvre de Juba sur la scène internationale.

Alternatives pour le Soudan

Du côté du Soudan, la nécessité de sécuriser ses propres exportations pousse les autorités à envisager des alternatives logistiques. Un projet de pipeline reliant le Soudan à Djibouti, via l’Éthiopie, est actuellement à l’étude. Bien que Djibouti ait exprimé son soutien à cette initiative, sa mise en œuvre pourrait prendre plusieurs années, retardant tout effet bénéfique à court terme. Ce projet, s’il se concrétise, permettrait de diversifier les routes d’exportation, réduisant la dépendance à l’égard des infrastructures partagées avec le Soudan du Sud.
La question des infrastructures énergétiques demeure critique pour le Soudan, qui cherche à stabiliser son économie tout en faisant face à une crise politique prolongée. Les droits de transit liés au pétrole sud-soudanais constituent une source de revenus importante pour Khartoum, notamment dans un contexte de grande instabilité financière et d’inflation. La concrétisation de ce pipeline pourrait néanmoins offrir un certain soulagement à moyen terme, tout en modifiant les dynamiques géopolitiques de la région.

Rivalités internes et implications régionales

Le conflit entre Hemedti et al-Burhan a un impact direct sur les relations économiques entre le Soudan et le Soudan du Sud. Tant que ces tensions politiques internes ne seront pas résolues, les perspectives d’une reprise des exportations pétrolières resteront fragiles. Cette situation amplifie les défis auxquels Juba est confronté, mettant en lumière la dépendance du pays vis-à-vis de la stabilité du Soudan.
Les rivalités internes au Soudan compliquent également les efforts des investisseurs et des partenaires économiques internationaux, qui attendent une résolution rapide pour envisager une reprise des investissements dans le secteur pétrolier. Sans un accord stable entre les différentes factions soudanaises, les perspectives économiques pour le Soudan du Sud et le Soudan resteront limitées à court terme.

L’OPEP révise ses prévisions pétrolières mondiales pour 2026 à 106,5 millions b/j

Le rapport d'août de l'OPEP dévoile une production russe supérieure aux quotas et une domination commerciale en Asie, tandis que le Kazakhstan dépasse massivement ses engagements de réduction.

La shadow fleet russe bouleverse les équilibres pétroliers mondiaux en Asie

Des centaines de tankers vieillissants transportent du pétrole russe vers l'Asie, contournant les sanctions occidentales tout en créant des risques environnementaux majeurs et transformant les flux commerciaux mondiaux.

L’EIA prévoit un baril de Brent sous 60 $ dès fin 2025, autour de 50 $ jusqu’en 2026

La U.S. Energy Information Administration anticipe une baisse marquée des prix du pétrole, portée par une offre excédentaire et un assouplissement anticipé des réductions de production d’OPEP+.
en_1140130833540

Dangote obtient un refinancement syndiqué de 4 milliards $ mené par Afreximbank

Afreximbank mène un financement syndiqué pour la raffinerie Dangote, incluant 1,35 milliard $ de sa part, afin d’alléger la dette et stabiliser les opérations du complexe pétrolier nigérian.

ADNOC L&S défie les turbulences maritimes avec des résultats records au deuxième trimestre

Le géant logistique émirati affiche une croissance de 40% de ses revenus malgré des taux de fret maritimes déprimés, portée par l'intégration de Navig8 et l'expansion stratégique de sa flotte.

International Petroleum rachète 98 900 actions dans le cadre de son programme 2025

International Petroleum Corporation a procédé à un rachat de 98 900 actions ordinaires entre le 4 et le 8 août 2025 dans le cadre de son programme de rachat en cours.
en_1140120842540

Valmet signe un accord national pour fournir des services de vannes à Petrobras

Valmet assurera la fourniture et la maintenance des vannes Neles™ de Petrobras dans toutes ses opérations au Brésil, dans le cadre d’un contrat d’un an renouvelable jusqu’à cinq ans.

Vantage Drilling finalise la vente du Tungsten Explorer à une coentreprise avec TotalEnergies

Vantage Drilling a cédé le navire de forage Tungsten Explorer à une coentreprise avec TotalEnergies, tout en conservant sa gestion opérationnelle pour une durée minimale de dix ans.

L’OPEP+ réduit sa production malgré des quotas plus élevés en juillet

La production pétrolière de l'OPEP+ a chuté à 41,65 millions de barils par jour en juillet 2025, révèle l'enquête Platts de S&P Global, alors que l'Arabie Saoudite normalise sa production après les tensions Iran-Israël de juin.
en_1140120839540

Keyera étend KAPS avec 85 km supplémentaires et contrats de 11 ans sécurisés

Keyera engage l’extension Zone 4 du réseau KAPS, soutenue par des accords long terme couvrant 75 000 barils par jour de capacité contractée.

Norvège inaugure Johan Castberg, moteur d’activité et de maintenance offshore

Le champ pétrolier Johan Castberg démarre à pleine capacité, assurant production et opérations de maintenance sur plusieurs décennies dans la mer de Barents.

Le Canada rejoint l’UE et le G7 pour réduire le plafond du prix du pétrole russe

Le gouvernement canadien adopte un nouveau plafond dynamique à 47,60 $ le baril pour le pétrole russe, alignant sa position sur celle de l’Union européenne et du Royaume-Uni.
en_1140100839540-2

SBM Offshore met en service le FPSO One Guyana, quatrième unité opérée dans le pays

Le FPSO One Guyana débute sa production dans le cadre du développement Yellowtail, avec des capacités techniques renforcées pour optimiser la fiabilité et la maintenance en eaux profondes.

Le réseau pétrolier clandestin Iran-Irak génère trois milliards dollars annuellement

Bagdad dément toute implication dans un système de contrebande sophistiqué mêlant pétrole iranien et irakien. Washington sanctionne des réseaux accusés de financer des organisations terroristes désignées.

OPEC+ finalise en septembre le retrait total des réductions volontaires de 2,2 millions b/j

Les huit membres OPEC+ concernés mettront fin le mois prochain aux coupes instaurées en novembre 2023, tout en conservant la possibilité de réajuster leur production selon l’évolution des fondamentaux et du respect des quotas.
en_1140100838540

Vaalco Energy affiche un bénéfice net de $8,4 mn au deuxième trimestre 2025

La société pétrolière américaine a enregistré des ventes et une production supérieures à ses prévisions, malgré un recul des prix du brut et un bénéfice en baisse par rapport à 2024.

Petrobras affiche un bénéfice net de R$ 26,7 milliards au deuxième trimestre 2025

La hausse de la production pétrolière et gazière a permis à Petrobras de compenser la baisse des prix du Brent et de maintenir des résultats financiers solides au deuxième trimestre 2025.

ConocoPhillips relève ses cessions d’actifs à $5 bn et ajuste sa stratégie financière

ConocoPhillips vise $5 bn de cessions d’actifs d’ici 2026 et annonce de nouveaux ajustements financiers alors que la production augmente mais que le bénéfice recule au deuxième trimestre 2025.
en_114080846540

Pakistan Refinery achète pour la première fois du Bonny Light nigérian à Vitol

Pakistan Refinery Limited s'apprête à importer du brut Bonny Light du Nigeria pour la première fois, reflétant l’élargissement des partenariats commerciaux des raffineurs asiatiques face à la hausse des coûts régionaux.

Frontera Energy cède ses parts dans deux blocs pétroliers équatoriens pour $7.8mn

Frontera Energy Corporation confirme la cession de sa participation dans les blocs pétroliers Perico et Espejo en Équateur, marquant un recentrage stratégique sur ses opérations en Colombie.

Poursuivez votre lecture en choisissant l’une des options

Compte gratuit

Accès membres

Consent Preferences