Les technologies de captage carbone s’imposent comme levier industriel d’ici 2035

Les techniques de retrait de CO₂ passent du laboratoire à la stratégie des États et groupes industriels, mais leur développement reste limité sans cadre juridique clair et incitations ciblées sur le marché du carbone.

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Les solutions de captage et retrait du dioxyde de carbone (CO₂), longtemps restées confinées aux laboratoires ou à des démonstrateurs isolés, s’installent désormais au cœur des stratégies industrielles et réglementaires de plusieurs puissances économiques. États-Unis, Union européenne, Royaume-Uni, Danemark, Arabie saoudite et Brésil multiplient les investissements et les programmes visant à structurer une chaîne de valeur autour de ces technologies, dont les volumes actuels restent cependant bien inférieurs aux trajectoires attendues pour respecter les accords climatiques internationaux.

Les États-Unis et l’Europe accélèrent leurs projets pilotes

Les États-Unis se positionnent en tête sur les technologies BECCS (bioénergie avec captage et stockage du carbone) appliquées à l’éthanol, avec plusieurs projets visant une capacité de plus de 13 MtCO₂/an capturés à horizon 2028. En parallèle, le gouvernement fédéral soutient le développement du captage direct dans l’air (DACCS) à travers des financements et des incitations fiscales, bien que des incertitudes persistent sur la pérennité des subventions. En Europe, l’Union européenne et le Royaume-Uni préparent leurs propres méthodologies pour intégrer biochar, DACCS et BECCS dans les systèmes de quotas carbone (EU ETS, UK ETS), avec une mise en œuvre ciblée à partir de 2026.

La structuration juridique et les hubs de stockage comme verrou stratégique

Les hubs de transport et de stockage du CO₂ situés en mer du Nord, dans le Golfe du Mexique et en Arabie saoudite deviennent des actifs géostratégiques pour attirer projets et financements. Cependant, l’absence d’un cadre juridique standardisé freine les décisions d’investissement. Les questions liées aux droits sur le CO₂ stocké, à la responsabilité sur le long terme et à la validité contractuelle des crédits de retrait sur 10 à 20 ans sont identifiées comme des obstacles majeurs.

Biochar et incinération avec captage en tête des options bancables

À court terme, seules quelques technologies offrent un profil de coût compatible avec les prix actuels du carbone sur les marchés de conformité. Le biochar, dérivé de résidus agricoles ou forestiers, présente un coût de retrait compris entre 100 et 250 $/tCO₂, tandis que les projets WECCS (incinération de déchets avec captage) pourraient s’intégrer aux systèmes existants, notamment au Royaume-Uni et en Scandinavie. Les projets DACCS, bien que politiquement soutenus, restent encore trop onéreux pour s’insérer sans subventions importantes.

Vers une dualité de prix et une gouvernance renforcée

Les scénarios pour l’Union européenne à l’horizon 2040 montrent que l’intégration contrôlée de crédits négatifs permettrait de réduire significativement le coût global de la conformité, avec une économie potentielle de 37 Md€/an. Toutefois, les acteurs insistent sur la nécessité de compartimenter les types de crédits et de créer un second signal prix pour les retraits durables, plus rare et plus coûteux.

Impact sectoriel et montée d’un nouveau modèle économique

Les filières biochar et BECCS transforment certains segments agricoles et industriels. Le Brésil, l’Indonésie et l’Afrique de l’Ouest apparaissent comme fournisseurs potentiels de crédits carbone de qualité grâce à leur disponibilité en biomasse. Parallèlement, utilities, majors et développeurs s’orientent vers des modèles d’infrastructure “as a service” combinant transport, stockage et vérification des crédits.

Un enjeu de souveraineté énergétique émergent

À moyen terme, la capacité à disposer d’un mix domestique de solutions de captage pourrait devenir un indicateur de souveraineté climatique, au même titre que la sécurité d’approvisionnement énergétique. Les alliances bilatérales intègrent progressivement ces dimensions, avec des projets conjoints entre États-Unis et Canada, ou entre pays du Golfe et d’Asie, autour du co-développement de hubs technologiques et de systèmes communs de gouvernance carbone.

Technip Energies livrera trois bras marins électriques pour Northern Lights phase 2

Technip Energies renforce son rôle dans le projet Northern Lights en Norvège en fournissant des équipements marins électriques destinés au transfert de CO2 liquéfié sur le terminal de Øygarden.

Plus de 500 représentants du captage de CO2 recensés à la COP30

Une ONG a identifié 531 participants liés aux technologies de captage et stockage du carbone lors de la COP30, illustrant l’intérêt stratégique croissant de l’industrie pour ce levier technique dans les négociations climatiques.

La neutralité carbone atteindra $27.22bn en 2035, tirée par l’Asie

Porté par la demande croissante de la Chine et de l’Inde, le marché mondial de la neutralité carbone devrait croître de 7.3 % par an jusqu’en 2035, avec des investissements soutenus dans les technologies de captage.
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Le Japon vise une capacité de captage carbone de 12,5 Mtpa d’ici 2035 malgré des obstacles transfrontaliers

Le Japon prévoit de multiplier par trente sa capacité de captage, utilisation et stockage du carbone d’ici 2035, mais la dépendance à des infrastructures transfrontalières risque de ralentir l’atteinte des objectifs gouvernementaux.

PETRONAS devient un acteur clé du stockage carbone et étend ses activités au Suriname

PETRONAS obtient le premier permis CCS en Malaisie et renforce sa présence amont au Suriname, articulant une stratégie intégrée entre captage de CO₂ et exploration offshore à coûts maîtrisés.

Le Pérou mise sur les marchés carbone avec son engagement climatique NDC 3.0

Le gouvernement péruvien annonce un objectif d’émissions à 179 millions de tonnes d’ici 2035, intégrant les outils de marché carbone et les transferts internationaux pour atteindre sa cible climatique.
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L’ONU valide une méthode Article 6.4 pour le méthane de décharge

Le mécanisme de crédit de l’Accord de Paris formalise une méthodologie pour le méthane de décharge, impose un test d’additionalité fondé sur l’investissement et encadre la délivrance d’unités traçables via un registre central, avec autorisations et ajustements correspondants exigés.

Sinopec et BASF alignent leurs méthodes d’empreinte carbone produit

Sinopec et BASF ont conclu un accord de reconnaissance mutuelle sur leurs méthodes de comptabilisation carbone, certifiées conformes aux normes chinoises et internationales, dans un contexte d’harmonisation croissante des standards industriels.

NorthX injecte $3.4mn dans quatre startups canadiennes de captage carbone

NorthX Climate Tech renforce son portefeuille en investissant dans quatre entreprises spécialisées dans l’élimination du dioxyde de carbone, consolidant ainsi le positionnement du Canada sur un marché mondial en pleine expansion.
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Texas capte l’attention avec plus de $10bn investis dans la gestion du carbone

Grâce à son réseau industriel dense et ses capacités géologiques uniques, le Texas attire des investissements massifs dans le captage et le stockage du carbone, renforcés par de nouveaux incitatifs fiscaux fédéraux.

GE Vernova et YTL PowerSeraya lancent une étude sur la capture du carbone à Singapour

GE Vernova et YTL PowerSeraya vont évaluer la faisabilité d’un dispositif de capture de 90 % des émissions de CO₂ sur une future centrale à gaz de 600 mégawatts à Singapour.

Les investissements dans la captation du carbone atteignent 1 milliard $ malgré des coûts élevés

Le secteur des technologies de captation de dioxyde de carbone connaît une forte croissance, soutenu par le capital-risque et des projets industriels, mais l’ampleur des coûts demeure un obstacle majeur à son industrialisation.
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L’Union européenne accuse un retard de 21,5 mtpa sur ses objectifs de stockage de carbone

Une étude de Wood Mackenzie révèle que les capacités de stockage de carbone dans l’UE seront inférieures de plus de 40 % aux objectifs fixés pour 2030 par le Net Zero Industry Act.

Singapour vise 2,175 Mt NBS via ITMOs REDD+ avec le Pérou

Un cadre bilatéral encadre l’autorisation, le transfert et la comptabilisation d’unités carbone issues de projets de conservation, avec des méthodologies plus strictes et une traçabilité renforcée, susceptibles d’affecter volumes créditables, prix et contrats. —

JPMorganChase et Carbon Direct publient un cadre pour intégrer la biodiversité aux crédits carbone volontaires

Carbon Direct et JPMorganChase ont dévoilé un guide destiné aux acteurs du marché volontaire du carbone pour développer des projets axés sur la biodiversité tout en respectant les exigences de réduction carbone.
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Le Japon et la Malaisie amorcent un cadre réglementaire pour le transport de CO2

Le Japon et la Malaisie ont signé un protocole de coopération préliminaire visant à établir une base réglementaire pour le transport transfrontalier de dioxyde de carbone dans le cadre de futurs projets de captage et stockage.

Green Plains déploie un système de captage de carbone sur son site de York

Green Plains a mis en service un dispositif de captage de carbone à York, dans le Nebraska, première étape d’un programme industriel visant l’intégration du stockage géologique du CO₂ sur plusieurs de ses sites.

L’excès d’offre fait chuter le prix des crédits carbone naturels à son plus bas de 2025

Le prix des crédits carbone liés à la capture naturelle a reculé à $13,30/mtCO2e en octobre, sous l’effet d’une hausse de 94% des émissions de crédits en septembre, dépassant nettement la demande des entreprises.
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Le marché du captage et stockage du carbone atteindra $6.6bn d’ici 2034

Porté par les secteurs de l’énergie, de l’industrie lourde et de la production électrique, le marché mondial du captage et stockage du carbone pourrait atteindre $6.6bn d’ici 2034, soutenu par une croissance annuelle de 5.8%.

Accord de Paris: Comment l’article 6 fait basculer les crédits carbone vers une demande réglementée horizon 2030?

Article 6 convertit les crédits carbone en actif de conformité, porté par achats souverains, marchés domestiques et dispositifs sectoriels, avec une demande annuelle projetée au-delà de 700 Mt et une offre contrainte par délais, redevances et exigences de CA.

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