Les stratégies de décarbonation en Asie-Pacifique : un virage vers les hubs de stockage de carbone

Les projets de captage et stockage de carbone (CCUS) se développent en Asie-Pacifique. Plusieurs pays intensifient leurs efforts pour créer des hubs régionaux malgré des réglementations complexes et des défis financiers.

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Le captage, utilisation et stockage du carbone (CCUS) devient une technologie clé pour les pays asiatiques cherchant à réduire les émissions de CO2 tout en soutenant la croissance de leur industrie énergétique. Cependant, le développement de ces infrastructures reste en phase préliminaire en raison de cadres réglementaires inégaux et d’incitations limitées comparées aux États-Unis ou à l’Europe. Plusieurs pays de la région, dont l’Australie, la Chine, l’Indonésie et la Malaisie, ont adopté des stratégies pour accélérer les projets de stockage et de transport de carbone, en misant sur des collaborations internationales et des modèles de hub multi-industriels.

Les gouvernements renforcent leurs politiques de décarbonation, mais les financements manquent pour soutenir les technologies coûteuses de captage. Les projets en cours cherchent à se structurer autour de hubs régionaux capables de regrouper les émissions de plusieurs secteurs et d’assurer un stockage sécurisé. Contrairement à l’Europe, où les hubs CCUS sont encouragés par des infrastructures dédiées, l’Asie-Pacifique développe une approche plus fragmentée, avec une forte dépendance aux accords bilatéraux pour le transport transfrontalier de CO2.

Australie : un cadre réglementaire avancé pour le stockage de CO2

L’Australie dispose d’un cadre législatif structuré, avec des projets majeurs en cours. Le projet de captage de carbone Gorgon, dirigé par **Chevron Corporation**, a déjà permis d’injecter plus de 7 millions de tonnes de CO2 dans des aquifères salins. En parallèle, le pays a instauré un système de crédits carbone (Australia Carbon Credit Unit) offrant des périodes de crédit de 25 ans pour les projets éligibles. Cela a permis de débloquer des investissements dans des projets tels que Moomba, exploité par **Santos**, qui vise à injecter jusqu’à 1,7 million de tonnes de CO2 par an dans des champs déplétés.

Cependant, les projets offshore peinent à avancer en raison de complications liées aux droits fonciers et aux régulations sur les permis de stockage. L’Australie a également mis en place un système de permis d’exploration pour évaluer le potentiel de stockage dans la région de North West Shelf, un bassin stratégique pour le développement de futurs hubs multi-industriels.

Chine : multiplication des projets de récupération assistée

La Chine se positionne comme un leader régional en termes de nombre de projets pilotes, principalement orientés vers la récupération assistée de pétrole (EOR). Les grandes entreprises publiques, **China National Petroleum Corporation (CNPC)**, **CNOOC**, et **Sinopec**, ont intégré le CCUS dans leurs plans de transition énergétique, avec des collaborations stratégiques telles que celle avec **Shell** et **ExxonMobil** pour la mise en place de hubs dans des zones industrielles clés.

En 2021, la Chine a lancé son Système National d’Échange de Quotas d’Émission, initialement limité au secteur énergétique, et prévoit de l’étendre à d’autres industries fortement émettrices d’ici 2025. En parallèle, les entreprises évaluent la faisabilité de hubs de stockage dans des régions telles que Guangdong, où des projets communs avec **CNOOC** visent à capter jusqu’à 10 millions de tonnes de CO2 par an.

Indonésie et Malaisie : stockage et coopération transfrontalière

L’Indonésie, riche en bassins matures, a récemment adopté deux réglementations favorables au CCUS, plaçant le pays comme un acteur potentiel de stockage régional. **Pertamina** mène plusieurs projets de récupération assistée, tandis que **BP** prévoit d’intégrer le CCUS dans le projet gazier de Tangguh, avec l’objectif de réinjecter jusqu’à 25 millions de tonnes de CO2 dans des réservoirs de gaz. Le gouvernement a mis en place un cadre permettant aux opérateurs d’allouer jusqu’à 30 % de leur capacité de stockage à du CO2 importé sous conditions spécifiques.

La Malaisie, quant à elle, se tourne vers le CCUS pour prolonger la durée de vie de ses champs pétroliers et gaziers à forte teneur en CO2. Le projet Kasawari de **Petronas**, visant à stocker 3 millions de tonnes de CO2 par an, est stratégique pour maintenir la capacité de liquéfaction de gaz naturel du pays. L’amendement de la loi sur le Pétrole en 2023 devrait faciliter l’intégration de nouvelles incitations fiscales pour les investissements dans les technologies de captage.

Vers des hubs régionaux et un transport transfrontalier de CO2

Le transport transfrontalier de CO2 s’impose comme une solution pour pallier le manque de capacité de stockage dans certains pays, notamment le Japon et la Corée du Sud. Ces deux pays, disposant de capacités de stockage limitées, ont entamé des discussions avec l’Australie et la Malaisie pour l’importation de CO2 par voie maritime. Le Japon a signé un accord avec la Malaisie pour explorer le transport transfrontalier de CO2 vers des réservoirs offshore, tandis que l’Indonésie a conclu un partenariat avec Singapour pour développer des infrastructures de stockage communes.

Ces initiatives montrent un virage vers la coopération régionale, avec des hubs centralisés capables de connecter plusieurs clusters industriels émetteurs. L’Australie, avec ses amendements législatifs pour autoriser le transport transfrontalier de CO2, pourrait servir de modèle pour d’autres pays de la région.

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