Les stocks de pétrole brut aux États-Unis ont enregistré une progression marquée au cours de la semaine achevée le 31 janvier, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Alors que les analystes anticipaient une hausse de 1,9 million de barils, les réserves commerciales ont grimpé de 8,7 millions de barils, un écart significatif qui traduit plusieurs dynamiques du marché.
Hausse de la production et ralentissement des raffineries
Parallèlement à cette augmentation des stocks, la production américaine de pétrole a poursuivi sa progression, atteignant 13,48 millions de barils par jour contre 13,24 millions la semaine précédente. Cette hausse de la production s’est accompagnée d’une utilisation limitée des capacités des raffineries, qui ont fonctionné à 84,5% de leurs capacités, un chiffre en légère augmentation par rapport à la semaine précédente mais toujours inférieur aux niveaux habituels.
Selon John Kilduff, analyste chez Again Capital, la faible activité des raffineries s’explique par des opérations de maintenance saisonnières et par des interruptions causées par des conditions météorologiques défavorables. Ce ralentissement a contribué à l’accumulation des stocks de brut, les raffineries absorbant moins de pétrole pour transformation.
Augmentation des importations et dynamique des exportations
En plus d’une consommation limitée par les raffineries, la montée des stocks de brut a été alimentée par une hausse des importations de pétrole, en progression de 7,24% sur une semaine. Dans le même temps, les exportations de brut américain ont enregistré une augmentation plus marquée encore, bondissant de 17,50%.
La demande de produits distillés, notamment pour le chauffage, est restée soutenue dans un contexte de températures hivernales rigoureuses. Ce facteur a contribué à stabiliser la demande pour certains dérivés du pétrole, mais n’a pas suffi à inverser la tendance globale d’accumulation des stocks.
Impact sur les prix du pétrole
Les chiffres publiés par l’EIA ont renforcé la pression à la baisse sur les cours du brut. Peu après l’annonce de la hausse des stocks, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars a chuté de 1,62%, s’établissant à 71,08 dollars. Cette tendance baissière reflète les anticipations du marché sur une offre excédentaire de brut à court terme, dans un contexte où la demande reste sous surveillance.
Alors que les investisseurs scrutent les prochains mouvements des raffineries et les tendances des exportations, la dynamique des stocks américains continuera d’être un facteur clé influençant l’évolution des prix du pétrole dans les semaines à venir.