Les SMR, Small Modular Reactors, sont de plus en plus présents dans le débat quant à l’avenir du nucléaire. En effet, ils sont considérés comme un complément aux grandes centrales.
Les SMR offrent de nombreux avantages
C’est ce qu’affirme Desirée Comstedt, vice-présidente du développement chez Vattenfall. En effet, selon elle, les SMR présentent de nombreux avantages. De fait, la quantité de composants nécessaire est réduite, facilitant alors la construction et réduisant les coûts. Elle explique :
« Un autre avantage majeur, et une condition préalable à la réduction des coûts, est la possibilité d’accorder des licences conjointes. Cela s’applique en particulier à l’octroi de licences dans l’UE, où une technologie SMR spécifique peut faire l’objet d’une licence pour l’ensemble de l’UE, chaque pays de l’UE s’appuyant sur cette technologie et n’ayant alors pas besoin de mettre en œuvre son processus d’octroi de licences. Ce qui coûte de l’argent dans l’énergie nucléaire, c’est en partie le financement et en partie les coûts d’autorisations. Si ces deux éléments sont réduits, le financement sera plus facile ».
Outre la réduction des coûts, les SMR permettent une flexibilité et les domaines d’utilisation sont multiples. De fait, la puissance d’une centrale SMR représente environ un quart de celle d’une centrale à grande échelle (environ 300 MW contre 1 300 MW). Ainsi, par exemple, les SMR sont plus utiles pour l’électrification de l’industrie. Desirée Comstedt souligne :
« On ne gaspille pas autant de chaleur avec un SMR et on peut les utiliser dans les industries de transformation. Ils peuvent également être utilisés pour produire de la chaleur ou de l’hydrogène gazeux ».
Enfin, ces réacteurs permettent une sécurité passive. Ainsi, ils sont encore plus sûrs que les centrales à grande échelle, qui sont déjà très fiables. Desirée Comstedt déclare :
« Une caractéristique positive des rédacteurs SMR est la sécurité passive, une façon de concevoir un réacteur de sorte que les lois de la nature fassent qu’il passe simplement en mode sûr en cas de panne grave. Dans la pratique, aucune mesure active, aucune signalisation, aucune alimentation électrique externe ni rien d’autre n’est nécessaire pour que cela se produise ».
Quels pays peuvent développer des centrales SMR ?
Aujourd’hui, l’Amérique du Nord est un réel pionnier du secteur et notamment le Canada. Le pays espère mettre en service une première centrale SMR d’ici 2028. Toutefois, Desirée Comstedt pense que la plupart des grandes nations veulent et peuvent rapidement développer cette technologie.
De plus, les SMR sont une réelle opportunité dans les petits pays. Ainsi, Vattenfall est impliqué dans un projet en Estonie, pays comptant 1,3 million d’habitants. Les besoins électriques du pays sont trop faibles pour justifier la construction d’une grande centrale nucléaire. Cependant, une centrale SMR pourrait répondre à la demande tout en améliorant l’impact du pays sur le climat. Rappelons que l’Estonie est le pays européen avec la moyenne d’émissions de CO2 par kWH d’électricité la plus élevée. Vattenfall compte aider Fermi Energia qui souhaite construire une centrale SMR.
Il est encore trop tôt pour savoir où et quand les SMR verront véritablement le jour. Cependant, le contexte actuel est plutôt favorable au développement de cette technologie. En effet, la demande d’électricité non fossile pourrait doubler d’ici 2040. Les SMR sont alors un moyen d’atteindre les objectifs en matière de climat mais aussi d’approvisionnement.
Pas une solution miracle
Bien que les SMR offrent de nouveaux avantages, ils ne peuvent pas être la solution à tout. Dans les pays à forte densité industrielle qui n’ont pas encore d’énergie nucléaire, les centrales traditionnelles restent nécessaires. En effet, les centrales SMR doivent faire partie d’un système énergétique plus vaste.
Desirée Comstedt souligne l’importance de combiner les SMR et les énergies renouvelables. Ainsi, cette combinaison permettra d’atteindre les objectifs en termes d’environnement. Il est important de disposer, en plus des énergies intermittentes (comme le solaire ou l’éolien), une puissance planifiable pour équilibrer le système énergétique.