Une étude récente de la société de conseil en énergie Wood Mackenzie intitulée « Benchmarking Latin America energy markets » révèle une progression notable des énergies renouvelables au sein des six principales économies latino-américaines par produit intérieur brut (PIB). Le Brésil, le Mexique, l’Argentine, la Colombie, le Chili et le Pérou ont en commun une dépendance aux exportations de combustibles fossiles et de minéraux, une forte urbanisation et une demande énergétique croissante, selon les auteurs du rapport.
Dépendance aux combustibles fossiles en baisse
Bien que les combustibles fossiles demeurent prépondérants dans le mix énergétique régional, les pays étudiés réduisent progressivement leur dépendance à leur égard. Le Brésil prévoit ainsi de diminuer leur part à environ 49 % d’ici 2050, selon les données présentées par Wood Mackenzie. À titre de comparaison, le Mexique, actuellement fortement dépendant à hauteur de 95 % de combustibles fossiles, prévoit une diminution plus modérée à 86 % à l’horizon 2050. L’Argentine et la Colombie affichent également des projections orientées à la baisse, au profit d’un accroissement progressif des énergies renouvelables.
Développement accéléré des énergies renouvelables
Le Chili se distingue en affichant une proportion de 70 % d’électricité issue de sources renouvelables dès la fin de 2024. Ce résultat s’appuie principalement sur le développement de l’énergie solaire et éolienne, favorisé par la géographie du pays. Au Brésil et en Colombie, l’expansion de la capacité hydroélectrique est continue, tandis que l’énergie nucléaire demeure une ressource marginale, exploitée uniquement au Brésil, en Argentine et au Mexique, sans perspectives significatives de croissance immédiate.
Les énergies solaire, éolienne et les biocarburants enregistrent quant à elles une croissance marquée à travers la région, exploitant un potentiel naturel abondant dans chacun des pays étudiés.
Hydrogène vert et CCUS : des projets en pleine expansion
Le rapport recense également une augmentation notable des projets liés à l’hydrogène vert et aux technologies de Capture, utilisation et stockage du carbone (CCUS, Carbon Capture, Utilisation and Storage). Actuellement, 167 projets d’hydrogène à faible teneur en carbone et 58 projets CCUS sont recensés en Amérique latine. Le Brésil mène ce secteur, avec 43 projets dont une capacité opérationnelle de CCUS de 24 millions de tonnes (Mt) et 11,5 Mt supplémentaires en développement.
L’hydrogène vert connaît un dynamisme significatif, avec 82 projets en cours principalement situés au Chili, au Brésil et en Argentine. Le reste des projets se répartit à des stades divers d’avancement dans l’ensemble de la région, montrant la diversité et le dynamisme des initiatives.
Le rapport de Wood Mackenzie souligne que les choix stratégiques en matière de politique énergétique varient selon les pays, certains bénéficiant d’un marché intérieur développé, tandis que d’autres dépendent fortement des importations et exportations de matières premières et d’énergie. « Malgré ces progrès importants, des efforts conjoints supplémentaires, des politiques ciblées et des investissements soutenus seront essentiels pour atteindre les objectifs annoncés en matière énergétique », conclut Gerardo Bocard, analyste chez Wood Mackenzie.