Embargo sur le pétrole, nouveaux investissements interdits, gels des avoirs: le point sur les sanctions prises par les pays occidentaux contre la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. Très critiquée pour ne pas avoir tari ses importations de pétrole russe depuis l’invasion russe, l’Union européenne a trouvé un accord lundi pour supprimer l’essentiel de ses achats d’ici la fin d’année, en exemptant toutefois la Hongrie.
Énergie
Environ 90% des exportations de pétrole russe vers l’UE s’arrêteront, affirment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron.
Les 27 avaient déjà prévu de réduire de deux tiers leurs importations de gaz russe dans le même laps de temps, et ils interdisent aux Européens de faire de nouveaux investissements dans ce secteur. Les achats de charbon russe cesseront en août. Autre décision symbolique: la suspension du gazoduc Nord Stream 2, qui devait permettre d’augmenter les livraisons de gaz russe vers l’Allemagne.
Le Royaume-Uni s’est engagé à cesser les importations de charbon russe d’ici la fin de l’année comme il a promis de le faire pour le brut et les produits pétroliers russes, tandis que les États-Unis ont imposé un embargo sur les importations de pétrole et gaz russes.
Transport
L’UE ferme ses ports aux navires russes, et les transporteurs routiers russes et bélarusses ne peuvent plus opérer dans l’Union. L’espace aérien des membres de l’UE ainsi que des Etats-Unis, du Canada, de la Suisse, de la Norvège et de l’Islande est également fermé aux avions russes et de nombreuses compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers la Russie. L’industrie aéronautique est plus largement concernée: interdiction d’exportations d’avions, de pièces de rechange ou d’équipements, arrêt de la maintenance des appareils immatriculés en Russie par Airbus et Boeing, accès interdit aux services d’assurance et réassurance à Londres. Les britanniques ont par ailleurs interdit en mai aux principales compagnies russes, dont Aeroflot, de revendre leurs créneaux aéroportuaires laissés vacants.
Commerce
Les sanctions européennes prévoient des interdictions d’exportations de produits tels que les voitures ou les montres de luxe, mais surtout des semi-conducteurs, substances chimiques ou catalyseurs spécialisés afin d’”éroder la base technologique et les capacités industrielles de la Russie”. La liste des produits russes interdits d’importation dans l’UE s’est également élargie aux produits sidérurgiques, au ciment, aux produits en caoutchouc, au bois. L’Europe bannit les emblématiques vodka et et produits de la mer haut de gamme russes, tout comme des Etats-Unis. Les deux blocs ont également révoqué le statut commercial de la Russie et du Belarus en les privant de leur clause de “nation la plus favorisée”, de quoi imposer des tarifs douaniers punitifs à leurs exportations.
Finance
Après avoir interdit à la Russie de rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines, le Trésor américain a proscrit en mai la possibilité pour Moscou de payer ses dettes en dollars, rendant probable un défaut de paiement. Washington a aussi infligé à la banque russe la plus puissante de pays, Sberbank, un gel de tous ses avoirs “en contact avec le système financier
américain”. Lundi, l’UE a annoncé l’exclusion de ce géant russe du système Swift, plateforme de messagerie sécurisée permettant des opérations cruciales comme des ordres de transferts de fonds, après avoir suspendu les principales banques russes de ce système. Etats-Unis et UE, suivis d’autres pays, ont interdit toute transaction avec la banque centrale russe et immobilisé ses actifs en devises.
Personnalités
L’Europe sanctionne des centaines de personnalités russes. Dont deux filles du président Vladimir Poutine, visées tour à tour par Washington et Bruxelles. L’UE a étendu lundi sa liste noire à une soixantaine de personnalités, dont le chef de l’église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, désormais sanctionnées par une interdiction d’entrée dans l’UE et un gel de leurs avoirs. Vladimir Poutine lui-même était déjà visé par des sanctions. Tout comme son homologue bélarusse Alexandre Loukachenko ou Igor Setchine, le patron du pétrolier Rosneft.
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, Londres revendique avoir sanctionné plus d’un millier de personnes et 100 entités, et notamment des oligarques représentant plus de 117 milliards de livres sterling (137 milliards d’euros).