Les Ressources du Sahara Occidental au cœur des Conflits et enjeux internationaux

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Les ressources situées sur le territoire du Sahara Occidental sont déchirées par un conflit postcolonial depuis maintenant 45 ans. Dès 1975, l’Espagne du Général Franco a mis fin à la colonisation de ce territoire en signant un accord divisant la région en deux. La Mauritanie hérita du Sud mais y renonça après six années d’occupation. Le Nord fut attribué au royaume du Maroc. L’émergence de la république arabe sahraouie, proclamée en 1976 par le Front Polisario, a cependant fait émerger des conflits de souveraineté aux enjeux énergétiques importants.

 

Les ressources du Sahara Occidental écartelées entre le Maroc et la RASD

Suite à une guerre et à la construction d’un mur de sable de 2700 kilomètres, le Maroc a pris possession de 80% du Sahara Occidental. Les sahraouies se sont donc regroupés dans les 20% du territoire restant et dans les camps de réfugiés d’Algérie comme celui de Tindouf. L’ONU a réussi en 1991 à instaurer un cessez-le-feu entre les deux camps. De plus, les Nations Unies ont mis en place la mission MINURSO pour organiser un referendum d’autodétermination et décider de l’avenir de ce territoire. Ce dernier n’a cependant pas eu lieu et le conflit est donc gelé depuis le début des années 1990.

Un conflit actuellement gelé

Le Maroc et la RASD sont donc actuellement dans une impasse. Le Polisario s’appuie sur le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, proclamé par la résolution 1514 de l’ONU en 1960, pour faire valoir ses droits. L’assemblé générale de l’ONU, en 1996, dans une résolution 2229 a d’ailleurs déclaré ce principe applicable à la situation du Sahara Occidental.

De son côté le Maroc fait valoir le principe d’intégrité territoriale. En effet, pour la population marocaine ce territoire est historiquement rattaché à sa nation. D’ailleurs, Christopher Ross, ancien émissaire de l’ONU au Sahara occidental, a souligné pour l’Expression que le Maroc a toujours entravé la mission MINURSO visant à mettre fin à ce conflit.

 

La dispute des ressources du Sahara Occidental

Les conflits en Sahara Occidental ne sont pas liés uniquement aux questions de souveraineté, mais concernent aussi la possession et l’exploitation des ressources énergétiques. En effet, la région possède plusieurs ressources d’hydrocarbure, mais aussi minières comme le fer, le phosphate ou l’uranium. Un potentiel économique que souhaite exploiter le Maroc.

Carte des ressources énergétiques du Sahara occidental
Carte des ressources énergétiques du Sahara occidental

Le Maroc cherche à valoriser ses exploitations

L’État du Maroc exploite notamment en grande quantité les ressources halieutiques grâce à ses 1110 km de côtes bordant l’océan Atlantique, dont elle a coupé l’accès à la RASD. Mais le pays a surtout développé ses ressources en Phosphate en exploitant la mine de Boucraâ  situé sur le territoire contesté. Celle-ci est gérée par l’entreprise marocain « PhosBoucraâ ».

Selon le US Geological Survey on phosphate rock, le Maroc possède la plus grande réserve de phosphate au monde avec 50 milliards de tonnes. Le pays a produit en 2018 33 millions de tonnes de phosphate, faisant de lui le premier producteur mondial. L’office national des hydrocarbures et des mines Marocaines assurent aussi l’exploitation des autres ressources sur le territoire du Sahara Occidental

De nombreuses ressources encore à exploiter

La recherche d’appropriation du territoire du Sahara Occidental met donc en évidence des enjeux économiques et énergétiques importants. De plus l’existence de mines de terres rares a été prouvé sur ce territoire.

Le Maroc grâce à l’entreprise l’ONHYM mène d’ailleurs des travaux d’exploration dans la région. De plus le désert possède un potentiel accru pour les énergies renouvelables, notamment solaire et éolienne. Une aubaine pour le Royaume du Maroc qui a développé un programme national en matière d’énergies renouvelables.

L’instrumentalisation politique de l’exploitation des ressources

Ces enjeux économiques et énergétiques sont utilisés par les deux protagonistes pour légitimer leur présence sur le territoire du Sahara Occidental.  L’exploitation intense des ressources naturelles par le Maroc sur ce territoire est l’un des axes de critiques du Front Polisario pour dénoncer ces agissements.  Ces derniers n’ont en effet légalement aucun droit d’exploiter ces ressources sur le territoire du Sahara Occidental contesté.

Pour le Front Polisario « le Maroc pille les sahraouis de leurs ressources », selon Charlotte Guibbaud-Navaud. De son côté, le Maroc souhaite mettre en avant ses actions et ses financements dans la valorisation des « provinces du sud » qui sont l’héritage historique du pays.

 

exploitation Sahara occidental

 

Des implications régionales et internationales

Ce conflit s’est élargie à la région du Sahel et du Maghreb ainsi qu’au reste du monde, notamment concernant les questions énergétiques. En effet, l’Algérie, premier protecteur des sahraouis voit ses frontières contestées par le Maroc. De plus cette situation met à mal la sécurité de la région qui fait déjà l’objet de nombreux trafics illégaux et terroristes.

Une compétition internationale pour l’exploitation des ressources

Plusieurs pays ont pris part à ce conflit pour développer leurs intérêts économiques et énergétiques. C’est le cas notamment de la France, du Royaume-Unis, de la Chine et des États-Unis qui soutiennent la position du Maroc et souhaitent développer des infrastructures sur ce territoire. Ces derniers n’ont cependant pas reconnu officiellement la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara Occidental.

L’installation ambivalente de sociétés multinationales sur le territoire

Les multinationales pétrolières Total et Kerr Mc-Gee, par exemple, ont obtenu en 2001 les premières licences d’exploitation sur le territoire disputé du Sahara Occidental de la part du Maroc. Ce territoire attire donc de nombreux investisseurs et entreprises énergétiques internationales.

En 2002, Hans Corell conseiller juridique de l’ONU, a déclaré que ces exploitations devaient respecter la volonté des Sahraouis. Une décision interprétée comme soulignant l’illégalité des actions du Maroc par le Front Polisario.

Le Front Polisario a donc utilisé cette décision pour se battre contre l’incursion des multinationales sur le territoire contesté. En 2005, par exemple, The Government pension Fund Global (GPFG) de Norvège a retiré sa participation de l’entreprise américaine pétrolière Kerr Mc-Gee.

Pour ce fonds, les exploitations ne respectaient pas l’avis des sahraouis. Total a ensuite été exclu du groupe d’investissement de KPL en 2013, et Kosmos Enerny et Cairn Energy de GPFG en 2016. Ce conflit rend donc difficile l’exploitation des ressources énergétiques du territoire par les multinationales et les pays occidentaux.

 

exploitation énergétique Sahara occidental

 

Une aggravation du conflit

Malgré les tentatives de réconciliation mise en place avec la réintégration du Maroc dans l’union africaine en 2017 et les différentes discussions organisées par l’ONU entre le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Front Polisario ; le conflit se poursuit. En effet, les tires ont repris en novembre 2020 le long du mur séparant les territoires du Front Polisario et du Maroc.

Pourtant, ce dernier souhaitait rétablir les voies de communications.  Cependant, le Maroc a ravivé les tensions du passé en légiférant unilatéralement en février 2020 deux lois visant à intégrer à son territoire les eaux du Sahara Occidental. Une nouvelle mesure qui participe à la monopolisation des ressources énergétiques du Sahara Occidental par le Maroc.

Une décision américaine fortement critiquée

La décision du président américain Donald Trump de reconnaitre la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, début décembre, pose donc de nombreux problèmes vis-à-vis de cette région encore instable. Cette décision en plus d’impacter, selon Christopher Ross, les relations américaines avec l’Algérie pourrait faire sortir le front Polisario des négociations.

La Western Sahara Campaign a d’ailleurs souligné que cette déclaration ne devait pas être la porte ouverte d’une exploitation du Sahara Occidental par les entreprises américaines et que celle-ci reste illégale au regard de l’ONU.

Le conflit entre le Front Polisario et le Maroc pour la possession du Sahara Occidental  parait donc pour le moment sans issue. De plus ces enjeux énergétiques sont plus larges et englobent de nombreux États occidentaux qui voient en ce territoire un potentiel énergétique encore inexploité.

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