La récente élection américaine, qui a vu la victoire de Donald Trump à la présidence et des Républicains au Sénat, soulève des questions sur l’avenir des subventions aux énergies propres, dont celles destinées à l’hydrogène. Les experts du secteur estiment cependant que ces aides devraient non seulement survivre, mais aussi bénéficier de règles d’application moins contraignantes.
Un contexte réglementaire en mutation
Le programme de crédits d’impôt pour l’hydrogène, connu sous le nom de 45V, est un élément clé de la loi américaine sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act, IRA). Ce dispositif vise à encourager les producteurs d’hydrogène à réduire leurs émissions grâce à des énergies renouvelables ou des technologies de capture de carbone.
Toutefois, les règles proposées par le Département du Trésor en décembre 2023, qui imposent des normes strictes sur l’origine de l’électricité utilisée, ont suscité de vives critiques. Bien que ces normes, dites des « trois piliers », soient soutenues par des groupes écologistes, les industriels les jugent impraticables. Une révision de ces exigences semble probable sous une administration Trump, davantage orientée vers la déréglementation.
Des perspectives d’assouplissement
Selon Andy Marsh, PDG de Plug Power Inc., une entreprise spécialisée dans l’hydrogène, la transition vers une administration républicaine pourrait simplifier l’accès aux crédits d’impôt. « Ces règles rigides ne sont pas inscrites dans la loi », a-t-il affirmé, soulignant le caractère interprétatif des directives actuelles.
D’autres acteurs, comme Constantine Levoyannis de Nel ASA, restent prudents. « Trump est imprévisible », a-t-il déclaré, tout en estimant que les normes européennes, généralement plus strictes, ne seront pas suivies par la future administration américaine.
Des menaces subsistent pour l’industrie
Malgré ces opportunités potentielles, certains analystes mettent en garde contre des risques importants pour le secteur de l’hydrogène. Une éventuelle abrogation de l’IRA, bien que jugée peu probable, affaiblirait considérablement cette industrie encore émergente. Par ailleurs, le scepticisme affiché par des figures influentes comme Elon Musk pourrait compliquer l’acceptation des véhicules à pile à combustible auprès du grand public.
Dans un contexte politique polarisé, l’avenir des subventions à l’hydrogène dépendra des orientations stratégiques de l’administration Trump et de sa capacité à concilier déréglementation et maintien des investissements dans les technologies propres.