Les raffineries pétrochimiques vont devoir se tourner vers le recyclage pour survivre à la transition énergétique et écologique en cours. Pour cela, l’industrie doit notamment investir dans des sites de deuxième génération plus compétitifs et prêt à accueillir, par exemple, des activités de recyclage.
Les raffineries pétrochimiques doivent être plus compétitives
Les raffineries et la production pétrochimique doivent devenir plus efficaces, tout en faisant attention à leur empreinte carbone. Pour cela, le secteur doit se reconfigurer au fur et à mesure que la transition énergétique progresse. L’objectif est de rendre leurs sites plus compétitifs et différenciés. Cela passera donc par des investissements en capital.
Ils devront trouver une source compétitive de production de matières premières. Partir du raffinage couplée à un actif efficace semble essentiel pour saisir les synergies et améliorer la position concurrentielle globale.
Une valeur ajoutée réelle pour les sites de deuxième génération
Le recours à des sites de deuxièmes génération entrainerai dans un premier temps des rendements inférieures à la normale. Car la croissance du volume et de la valeur provient des produits chimiques. La valeur ajoutée réelle interviendra pour les sites intégrés de deuxième génération avec une production de produits chimiques supérieurs à 40%.
Selon Wood Mackenzie, la meilleure option nécessite une approche holistique. L’évaluation des choix du brut, des produits, des configurations et des technologies sera la première étape du changement.
REM-Chemicals, l’outil de marges de trésorerie nettes de Wood Mackenzie
Le groupe Wood Mackenzie propose REM-Chemicals qui fournit des marges de trésorerie nettes (MNC), sur une base de dollars américains/bbl. Leur outil est notamment utilisé sur 550 sites de raffinage autonomes et 210 sites intégrés dans le monde. Et cette approche semble fonctionner pour les rénovations de friches industrielles et les nouveaux projets.
Évoluer vers le recyclage des matières pétrochimiques
Aujourd’hui, de nouveaux enjeux se dessinent autour du recyclage chimique des plastiques. Des risques pourraient en effet découler de l’augmentation des règlementations. Celles-ci entrainants un recul des matières premières pétrochimiques.
Pour contrebalancer, tous les acteurs – du raffinage jusqu’aux marques destinées aux consommateurs – doivent maintenant participer à la durabilité et la récupération de la valeur des matériaux mis au rebut.
30 à 35 % des thermoplastiques pourrait être touché par la réglementation sur le recyclage
Et les préoccupations s’étendent aux émissions carbone et à l’empreinte environnementale au sens large. Cela touche par exemple le secteur des polyoléfines, groupe le plus nombreux de thermoplastiques. Parmi ce dernier, on retrouve principalement le polypropylène et le polyéthylène.
Ainsi, 30 à 35 % utilisés pour des produits de consommation à usage unique, pourraient être touché par la réglementation sur le recyclage.
S’adapter au recyclage chimique
Cependant, les sites intégrés sont bien placés pour s’adapter à l’impact du recyclage chimique. Ils disposent en effet de technologies de processus de raffinage qui peuvent être utilisées pour réduire l’investissement global en capital. Ils ont également une flexibilité de rendement qui leur permettrait d’intégrer facilement cette matière première supplémentaire.
Et ces sites hautement compétitifs situés dans des grappes industrielles ont la plus grande optionalité. Ils devraient être les plus résilients aux transitions énergétiques et matérielles.
Une nouvelle demande qui compense l’investissement
En Europe le recyclage chimique pourrait fournir jusqu’à 10% des besoins en matières premières de craquelins à vapeur d’ici 2040. D’après Wood Mackenzie, 10 millions de tonnes de polyéthylène recyclé seraient intégrées à l’industrie en 2030. Puis 30 millions de tonnes touchées en 2040.
Pour le polypropylène, le scénario de référence est de 5 millions de tonnes impactées en 2030. Et de 10 millions de tonnes en 2040.
Ce recyclage supplémentaire serait alors compensé par la croissance globale de la demande. Et ce, pour que la demande de matières premières pétrochimiques continue de croître.