Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse vendredi. L’Allemagne, initialement contre un embargo sur le pétrole et le gaz russe, commence à assouplir sa position.
Hausse des prix du pétrole
Vers 09H15 GMT (11H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c’est le dernier jour de cotation, prenait 1,30% à 108,99 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois gagnait quant à lui 0,99% à 106,40 dollars.
“Les prix du pétrole repartent à la hausse (…) alors que les risques d’un embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe augmentent, ce qui réduirait l’offre disponible sur le marché mondial et accentuerait le déséquilibre entre l’offre et la demande”, commente Victoria Scholar, analyste pour Interactive Investor.
L’Allemagne assouplit sa position
Selon Stephen Brennock, de PVM Energy : “tous les regards sont tournés vers l’Union européenne, qui semble se rapprocher d’une interdiction pure et simple des importations de pétrole russe”. “L’Allemagne, leader de facto de l’Union et principal opposant à l’interdiction des importations de pétrole russe, a adouci son opposition à cette mesure”, explique-t-il.
L’Allemagne cherche à s’émanciper du charbon et du pétrole russe. Selon Robert Habeck, ministre allemand de l’Économie, le pays est « plus rapide » que prévu. La part du brut importé de Russie est ainsi tombée à environ 12 %. Alors qu’elle était de 35 % avant le conflit. De sorte qu’un embargo européen sur le pétrole russe serait désormais “gérable”, a-t-il affirmé.
Barbara Pompilin, ministre française en charge de la Transition écologique, annonce que les ministres européens en charge de l’énergie se réuniront lundi 2 mai en “session extraordinaire”. Cette décision intervient après la décision du groupe russe Gazprom de suspendre dès mercredi les livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne.
“Les préoccupations relatives à l’approvisionnement l’emportent nettement sur l’effet d’un dollar américain plus fort. Ce dernier atteint son plus haut niveau depuis deux décennies” par rapport à un panier d’autres devises, souligne Victoria Scholar. Un dollar fort pèse d’ordinaire sur le prix du brut, puisqu’il affaiblit le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres devises.