Les prix du pétrole étaient en hausse mercredi, poussés par les risques de rupture d’approvisionnement en hydrocarbures russes et de bons indices macroéconomiques venant des Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
Les prix du pétrole sont en hausse
Vers 09H10 GMT (11H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 1,10% à 113,16 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin grimpait quant à lui de 1,47% à 114,05 dollars.
“Les prix du pétrole évoluent modestement à la hausse ce matin après que le WTI a dépassé le Brent pour la première fois depuis 2020″, commente Victoria Scholar, analyste pour Interactive investor.
“Alors que l’économie mondiale cherche à réduire sa dépendance au pétrole russe, des sources alternatives ont été sollicitées avec la baisse des réserves de brut américaines, ce qui a poussé les prix du WTI à dépasser la référence mondiale”, explique-t-elle.
“Malgré le pessimisme et les prédictions de récession, les ventes au détail, la production manufacturière et la production industrielle aux États-Unis ont toutes affiché d’excellents chiffres la nuit dernière”, participant également au soutien des prix du pétrole en rassurant sur la demande dans le premier pays consommateur d’or noir, estime Jeffrey Halley, de Oanda.
Des craintes quant à l’approvisionnement
Les craintes quant à des ruptures d’approvisionnement du brut venant de Russie sont toujours présentes. La Russie va devoir réorganiser son secteur énergétique après les sanctions européennes, a jugé mardi Vladimir Poutine, mais il a estimé que l’UE allait être la première à souffrir de son “autodafé économique” en renonçant aux hydrocarbures russes.
La Finlande et la Suède ont soumis mercredi leurs demandes d’adhésion à l’Otan, des consultations étant en cours entre les Alliés pour lever l’opposition de la Turquie à l’intégration des deux pays nordiques dans l’Alliance.
“La Russie avait déjà mis en garde quant aux conséquences, non précisées, de l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan”, rappelle Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown.
“Maintenant que ces deux pays ont demandé à faire partie de l’alliance, les marchés seront attentifs à de nouvelles provocations de la part de la Russie, y compris le risque que l’énergie devienne encore plus une arme”, affirme-t-elle.
En parallèle, le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) concernant les stocks de pétrole américains devrait influencer le marché pétrolier.
L’American Petroleum Institute (API), la fédération qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier dans le pays, a fait état mardi d’une baisse des réserves commerciales de brut de 2,4 millions de barils la semaine
passée.
Une baisse plus importante que celle estimée par le marché, de l’ordre de 2 millions de barils, selon la médiane d’analystes interrogés par l’agence Bloomberg.