Les prix du pétrole remontaient jeudi, après un net recul la veille, les craintes quant à l’approvisionnement en or noir
rattrapant celles concernant la croissance économique mondiale.
Les prix du pétrole repartent à la hausse
Vers 16H30 GMT (18H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 1,32% à 110,55 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin grapillait quant à lui 0,51% à 110,15 dollars. Malgré plusieurs séances de recul, les prix du pétrole évoluent à des niveaux élevés, au-dessus des 110 dollars le baril.
“Cela suggère que ni l’éventuel assouplissement des sanctions américaines à l’encontre du Venezuela, ni l’incapacité de l’UE à surmonter les réticences de la Hongrie à l’égard du boycott du pétrole russe, ni le veto de la Turquie à l’adhésion de la Suède et la Finlande à l’Otan ne suscitent d’inquiétudes immédiates quant à l’augmentation des approvisionnements”, commente Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
La Turquie a en effet douché les espoirs de la Finlande et la Suède, en refusant mercredi l’ouverture des pourparlers d’adhésion à l’Alliance, a appris l’AFP de sources diplomatiques. Le blocage turc prive la Finlande et la Suède de la protection assurée par l’Otan à tous ses membres en cas d’agression.
De son côté, l’Union européenne peine toujours à imposer un embargo sur les hydrocarbures russes, se confrontant aux résistances de la Hongrie, particulièrement dépendante du pétrole russe.
L’invasion russe de l’Ukraine a eu un “impact profond des deux côtés de l’équation pétrolière”, affirme Tamas Varga. Le conflit a provoqué une envolée des prix des matières premières, dont le pétrole, ce qui a exacerbé l’inflation et pèse désormais sur les perspectives de la demande.
“La production de pétrole, quant à elle, souffre clairement des sanctions financières imposées à la Russie”, poursuit M. Varga. Craig Erlam, analyste pour Oanda, s’attend à ce que “le Brent et le WTI restent très élevés dans un avenir proche, stimulés par l’incapacité de l’Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) à atteindre ses objectifs de production et la réouverture de la Chine”.