Les prix du pétrole oscillaient vendredi entre gains et pertes, tiraillés entre des prévisions de demande mondiale meilleures que prévu, et un marché qui devrait être largement approvisionné dans les mois à venir.
Vers 09H50 GMT (11H50 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre prenait 0,66% à 100,26 dollars, repassant au-dessus de la barre symbolique des 100 dollars le baril. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre gagnait quant à lui 0,34%, à 94,65 dollars.
La révision à la hausse jeudi de la demande mondiale de pétrole par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a donné un nouvel élan à la hausse aux cours du brut.
L’AIE a parallèlement également relevé ses prévisions concernant l’offre pétrolière mondiale, qui devrait encore augmenter de 1 million de barils par jour d’ici la fin de l’année.
“Le marché sera amplement approvisionné dans les mois à venir”, selon Commerzbank, dont les analystes prévoient une baisse des prix jusqu’à la fin de l’année.
Des perturbations des livraisons russes de pétrole cette semaine ont cependant rappelé la fragilité des approvisionnements venant de Moscou et la dépendance de certaines nations européennes.
L’approvisionnement en brut russe vers la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque via l’Ukraine avait été interrompu après le refus d’une transaction bancaire liée aux sanctions visant Moscou. Les livraisons ont repris mercredi en Slovaquie.
“Toutefois, comme aucune solution permanente n’a été trouvée, le problème menace de resurgir à l’avenir”, relèvent les analystes de Commerzbank.
“Compte tenu de l’invasion prolongée de l’Ukraine, des sanctions imminentes de l’Union européenne sur les ventes de pétrole russe et de la militarisation des exportations de gaz naturel, il semble prématuré de parier sur une baisse continue des prix de l’énergie”, affirme Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
D’autant que la guerre de la Russie contre l’Ukraine a certes “créé une pénurie d’approvisionnement”, mais en même temps, “comme toute guerre, elle constitue un frein à la croissance économique régionale et mondiale”, poursuit l’analyste. Des craintes qui continuent de peser sur la demande de brut.