Les prix du pétrole montaient lundi de façon plus marquée, les craintes concernant l’offre revenant sur le devant de la scène, même si les inquiétudes de récession planent toujours.
Vers 15H00 GMT (17H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 1,84% à 94,54 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre montait quant à lui de 1,80%, à 88,35 dollars.
“Les doutes qui subsistaient quant à la volonté de la Russie d’utiliser l’énergie comme une arme pour faire pression sur ses adversaires se sont évanouis la semaine dernière”, commente Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy.
Les livraisons de gaz russe vers l’Europe via le gazoduc Nord Stream 1 sont toujours suspendues, alimentant ainsi les craintes de pénurie pour l’hiver. Mercredi, la Russie a prévenu qu’elle ne livrerait plus de pétrole ou de gaz aux pays qui plafonneraient les prix des hydrocarbures vendus par Moscou, au moment où les Occidentaux travaillent à une telle mesure.
“Nous ne voyons aucune raison de douter de (Vladimir) Poutine sur ce point”, estime Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.
“Le marché s’apprête à vivre un raz-de-marée, car l’offre russe pourrait chuter brutalement.”
L’analyste rappelle que la Russie est le premier exportateur mondial de combustibles fossiles et que les sanctions pourraient ainsi entraîner “de graves pertes d’approvisionnement”. “L’explosion des prix du gaz naturel à travers le monde est un bon exemple de ce qui peut arriver au pétrole”, poursuit-il.
Plus tôt la semaine dernière, les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) ont décidé de réduire leur volume total de production de 100.000 barils par jours.
Une réduction symbolique, qui “suggère que le groupe de producteurs est prêt à défendre l’environnement de prix élevés”, affirme M. Brennock.
La hausse des prix reste très limitée, dans un contexte de “resserrement monétaire agressif de la part des principales banques centrales et de nouveaux confinements en raison du Covid en Chine, le plus grand importateur”, précise John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Les craintes de récession planent toujours, aggravant les difficultés de la demande de pétrole.
En Allemagne, le produit intérieur brut (PIB) devrait reculer de 0,3% en 2023 sous le coup d’une inflation massive, et du manque de gaz russe, sur fond de guerre en Ukraine, selon une étude de l’institut IFO publiée lundi.
Dimanche, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a également affirmé qu’il y avait “un risque” de récession aux Etats-Unis en raison des mesures prises pour ralentir l’inflation, qui vont nécessairement peser sur l’activité économique, mais qu’il est possible d’y échapper.