Les prix du pétrole fléchissaient lundi, lestés par les craintes d’un ralentissement de la demande chinoise dû à la flambée épidémique que connaît actuellement le pays. Vers 09H40 GMT (11H40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet baissait de 2,11% à 110,02 dollars.
Les prix du pétrole sous pression à cause de la situation sanitaire en Chine
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin perdait quant à lui 2,25% à 107,30 dollars.
“Les prix du pétrole sont sous pression (…) en raison des inquiétudes concernant l’économie mondiale à la suite de données commerciales chinoises plus faibles publiées cette nuit”, commente Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor.
Les exportations de la Chine ont connu en avril un tassement inédit depuis 2020. Le confinement de Shanghai pénalise lourdement l’activité de même que le durcissement des restrictions sanitaires à Pékin. Des millions de Pékinois travaillent à domicile lundi à la suite d’un nouveau tour de vis des mesures anti-Covid, donnant à la capitale chinoise de 22 millions d’habitants des allures de ville fantôme.
La Chine est confrontée depuis deux mois à sa pire vague épidémique depuis la flambée initiale du début 2020.
“La détérioration de la situation en Chine et l’entêtement du gouvernement Xi à maintenir une mission impossible coûteront probablement plus cher à la Chine et à l’économie mondiale en termes de croissance et de demande de pétrole dans les mois à venir”, estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote.
Toutefois, le brut démarre la semaine avec une nouvelle qui pourrait soutenir les prix. Les dirigeants des pays du G7 se sont engagés à interdire le pétrole russe dimanche, rappelle l’analyste. Ce sevrage se fera “d’une manière appropriée et raisonnée”. C’est ce qu’ont écrit les chefs d’Etat et de gouvernement des pays du G7 dans leur communiqué. Ils ne précisent toutefois pas quels engagements exactement a pris chacun d’entre eux.
“Comme l’interdiction du pétrole russe a déjà été largement prise en compte dans les prix, l’impact positif restera certainement limité”, tempère toutefois Mme Ozkardeskaya.