Mardi 7 mars 2023, les prix du pétrole ont connu une légère baisse avant l’audition du patron de la Fed Jerome Powell. Cette situation s’explique par la reprise économique plus tiède que prévue en Chine et la potentielle avancée des discussions autour du nucléaire iranien.
Les chiffres en temps réel
Vers 10H30 GMT (11H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a perdu 0,21%, à 86,00 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en avril, a quant à lui cédé 0,17%, à 80,32 dollars.
L’attente de l’audition de Jerome Powell
Les investisseurs ont attendu avec impatience le passage de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), devant le Congrès des Etats-Unis les mardi et mercredi suivants. Ils ont scruté tout indice sur l’avenir de la politique monétaire de l’institution. Une politique monétaire plus stricte pour lutter contre l’inflation pourrait donner un nouvel élan au billet vert, et ainsi peser sur la demande de pétrole qui s’échange en dollar, le rendant moins attractif pour les acheteurs utilisant d’autres devises.
La situation en Chine
Côté demande chinoise, « la hausse des prix de vente officiels du pétrole brut saoudien à l’Asie pour le mois d’avril a été considérée comme un signe de tension immédiate », explique Tamas Varga, analyste chez PVM Energy. Cela signifie que l’Arabie Saoudite s’attend à une augmentation de la consommation en Chine. Cependant, l’objectif de croissance chinoise « relativement tiède », fixé à 5% et annoncé dimanche, a refroidi les espoirs des investisseurs quant à une reprise économique rapide de la Chine après la fin des restrictions sanitaires. Cet objectif de croissance est en effet l’un des plus modestes depuis des décennies.
Les discussions autour du nucléaire iranien
Les discussions constructives entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA) ont également pesé sur les cours, note Tamas Varga. Car une issue positive des discussions sur le nucléaire iranien pourrait entrainer la levée d’une partie des sanctions américaines contre l’Iran et permettre le retour de ce pays à une pleine capacité d’exportation sur le marché du pétrole. Le directeur général de l’IAEA, Rafael Grossi, a indiqué à son retour d’un voyage à Téhéran ce week-end que la République islamique avait accepté de rebrancher les caméras de surveillance sur plusieurs sites nucléaires. « Cette décision est un pas dans la bonne direction, mais elle n’implique pas un retour immédiat des barils iraniens sur le marché pétrolier », tempère M. Varga.
Malgré ces éléments, les experts restent prudents quant à l’évolution des cours du pétrole.