Les prix du pétrole ont poursuivi leur hausse vendredi, stimulés par des craintes concernant l’offre de brut venant de Russie. Cette hausse est intervenue après des informations de la presse financière évoquant une baisse de production plus importante qu’annoncée pour mars. À 10h40 GMT (11h40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a augmenté de 1,08% à 83,10 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, a gagné 1,07% à 76,20 dollars. Les deux références mondiales du brut profitent encore d’un élan amorcé jeudi à la suite d’informations diffusées par la presse financière selon lesquelles la Russie réduirait les exportations de pétrole de ses ports occidentaux de 25% par mois en mars par rapport à février. Toutefois, ces affirmations n’ont pas été confirmées par le ministère russe de l’Énergie.
Réduction de la production de pétrole russe
Selon les analystes de CBA, « les ports occidentaux de Primorsk, Ust-Luga et Novorossiisk exportent environ 2,5 millions de barils par jour de brut ». Une réduction de 25% impliquerait « une réduction des exportations de 625 000 barils par jour, soit 0,6% de l’offre mondiale de pétrole ». Cette contraction dépasserait ainsi celle annoncée par le vice-Premier ministre russe chargé de l’Énergie, Alexandre Novak, plus tôt en février, de 500 000 barils par jour.
Des analystes alertent sur un marché tendu
Aux perturbations de l’offre venant de Russie s’ajoutent également « la demande croissante de la Chine et de l’Inde », rappellent les analystes de CBA, qui alertent à propos d’un marché qui pourrait encore plus se tendre.
Réponse de la Russie aux sanctions occidentales
Ces réductions sont « la réponse de la Russie aux sanctions occidentales », font valoir les analystes de CBA. L’Union européenne (UE) a interdit depuis le 5 décembre dernier l’importation de pétrole brut par voie maritime en provenance de Russie. Cet embargo s’est étendu le 5 février dernier aux produits pétroliers raffinés russes. Avant le début de la guerre en Ukraine, plus de la moitié des importations de diesel de l’UE provenaient de Russie.