Les prix du pétrole bondissaient mercredi de plus de 5%, après deux séances de chute, galvanisés par les inquiétudes sur l’approvisionnement en hydrocarbures russes, le ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis et la baisse de cas de Covid-19 en Chine.
Vers 14H50 GMT (16H50 à Paris), le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin augmentait de 5,67% à 105,42 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 5,07% à 107,67 dollars.
“Les prix du pétrole se redressent mercredi après [que le WTI a] brièvement plongé sous les 100 dollars” la veille, commente Craig Erlam, analyste pour Oanda.
Ralentissement de l’inflation aux États-Unis
La montée des cours s’est accélérée après la publication de données montrant un léger ralentissement de l’inflation en avril aux Etats-Unis, en raison notamment de la baisse des prix de l’essence qui avaient flambé en mars à cause de la guerre en Ukraine.
En avril, sur un an, l’inflation a atteint 8,3%, contre 8,5% en mars. Il s’agit du premier ralentissement depuis huit mois, même si la hausse des prix reste toujours très forte, toujours proche du plus haut niveau depuis 40 ans qu’elle avait enregistrée le mois dernier.
Autres données macroéconomiques scrutées par le marché: les réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis ont fortement gonflé la semaine dernière contre toute attente, de 8,5 millions de barils.
Ce fort rebond reflète toutefois un prélèvement important dans les réserves stratégiques américaines, selon le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) publié mercredi.
Les analystes s’attendaient à ce que les stocks de brut aient reculé de 1,45 million de barils, selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg.
L’Europe veut instaurer un embargo contre le pétrole russe
En toile de fond, les conséquences de la guerre en Ukraine, “en particulier la perspective d’une interdiction du pétrole russe par l’Union européenne et l’effet restrictif que cela aurait sur la disponibilité” des hydrocarbures, poussent également les cours vers le haut, affirme Victoria Scholar, analyste pour Interactive investor.
Cependant, Budapest bloque le projet. “La proposition doit être soutenue à l’unanimité par les 27 pays de l’UE, mais les membres qui sont fortement dépendants de l’énergie russe ne jouent pas le jeu”, assure Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy.
Les craintes sur la fiabilité de l’approvisionnement en hydrocarbures ont de leur côté repris, le volume de gaz russe transitant par l’Ukraine apparaissant en baisse mercredi car les combats dans l’est du pays avec l’armée russe empêchent selon Kiev le bon fonctionnement d’infrastructures gazières.
L’agence Bloomberg rapporte également une baisse des contaminations au Covid-19 à Shanghai et Pékin, entraînant un vent d’optimisme sur les marchés. Le pays maintient sa politique zéro Covid, que le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a jugé mardi “pas soutenable”, dans des propos inhabituellement critiques envers la Chine.