Les prix du pétrole poursuivaient lundi leur déclin de la semaine passée à cause de perspectives économiques de plus en plus sombres, laissant craindre pour la demande de brut.
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre baissait de 0,68%, à 85,56 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, perdait 0,72% à 78,17 dollars. “Le prix du pétrole s’est considérablement replié par rapport aux sommets atteints au cours des derniers mois”, commente Richard Hunter, analyste chez Interactive Investor.
“La combinaison de la hausse du dollar et de l’impression d’un manque de demande en raison des craintes de récession a fait baisser le prix”, poursuit-il, bien que cette baisse des cours réduise également “un élément de pression inflationniste”.
Le brut est “en passe de perdre tous les gains de 2022 (…) à cause de la détérioration des perspectives économiques mondiales et de la hausse du dollar”, appuie John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Depuis début 2022, le Brent est en hausse d’environ 9%, et son homologue américain le WTI d’environ 3%, bien loin de leur pic de mars à respectivement 139,13 dollars et 130,50 dollars, frôlant leur record historique quelques jours après le début de la guerre en Ukraine.
Si l’invasion russe de l’Ukraine était le principal moteur des sommets atteints par l’or noir en mars à cause d’un possible manque d’approvisionnement en hydrocarbures, pour les analystes elle est désormais responsable de la chute des prix, en ayant “poussé le monde au bord de la récession”, estime Tamas Varga, de PVM Energy.
La hausse des prix des matières premières a considérablement augmenté le coût de la vie et plusieurs grandes banques centrales s’efforcent d’éteindre “par tous les moyens” ces “feux inflationnistes”, poursuit-il, à coup de resserrement agressif de leur politique monétaire comme aux Etats-Unis la semaine passée.
L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a d’ailleurs revu en forte baisse sa prévision de croissance mondiale pour l’an prochain sous l’effet de conséquences plus durables qu’anticipé de la guerre en Ukraine, surtout en zone euro, et de la hausse des taux d’intérêt des banques centrales pour contenir l’inflation.
Certains pays comme le Royaume-Uni seraient déjà en récession, selon la banque d’Angleterre notamment ou l’indice PMI Flash Composite de S&P Global, quand de nombreux autres en sont très proches.