Les prix du pétrole étaient en légère baisse lundi, après une semaine de lourdes pertes, toujours affaiblis par les perspectives sombres quant à l’économie mondiale, pesant sur la demande en brut.
Vers 09H15 GMT (11H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 0,57% à 94,38 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre baissait quant à lui de 0,62%, à 88,46 dollars.
“La pression à la baisse sur le prix du pétrole provient uniquement d’un affaiblissement des prévisions de la demande, les marchés se préparant à une contraction économique potentiellement forte”, commente Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Les gains des deux références mondiales du brut, déclenchés par l’invasion russe de l’Ukraine, sont annulés “car la hausse des taux d’intérêt et le refroidissement consécutif qu’elle devrait avoir sur les économies mondiales l’emportent sur les questions précédentes concernant le manque d’offre causé par le conflit”, poursuit-elle.
Jeudi, la Banque d’Angleterre (BoE)a annoncé une hausse de ses taux directeurs d’un demi-point de pourcentage, mesure drastique pour contrer l’inflation qui s’accélère et va, selon elle, plonger le Royaume-Uni en récession pour plus d’un an.
La BoE suit l’exemple de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne, qui ont choisi de monter leurs taux de respectivement 0,75 et 0,50 point de pourcentage en juillet. Toutefois, “l’offre reste relativement restreinte”, prévient Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy.
D’autant que mercredi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) n’a annoncé qu’une maigre augmentation de l’offre de 100.000 barils par jour pour septembre.
“Dans le même temps, le groupe de producteurs a souligné le manque de capacité de production de réserve”, rappelle M. Brennock.
Mais tous ces facteurs qui d’ordinaire feraient grimper les cours n’ont pas réussi à l’emporter sur les préoccupations relatives à la demande liées à la récession.
“On pourrait même aller jusqu’à dire que la prime de guerre s’est évaporée”, conclut l’analyste.