Les prix des EU Allowances (EUAs) ont franchi un nouveau seuil en atteignant 70,25 €/tCO2e, marquant une augmentation notable, soutenue par la hausse des prix du gaz naturel en Europe. Ce niveau élevé des EUAs reflète une corrélation accrue avec le marché du gaz, où l’augmentation des prix a renforcé la valeur des permis d’émission de carbone. La volatilité récente des marchés financiers a également joué un rôle, exacerbée par un rebond des marchés d’équité qui a entraîné une hausse des prix du gaz et, par extension, des EUAs.
Les données du marché montrent que la corrélation entre les EUAs et les contrats TTF front-month a atteint un pic de 0,81, contre 0,29 le mois précédent, soulignant la dépendance croissante des prix du carbone aux fluctuations du marché du gaz. Les acteurs du marché anticipent que cette tendance pourrait persister, notamment en raison des incertitudes géopolitiques qui pourraient perturber l’approvisionnement en gaz.
Perspectives et analyse du marché
Malgré la montée des prix, certains traders considèrent que les EUAs sont surévalués, suggérant qu’un prix plus réaliste se situerait autour de 60 €/tCO2e. Cette évaluation repose sur une diminution des émissions des entreprises énergétiques européennes, en partie due à une production moindre, réduisant ainsi la demande pour les EUAs. Cependant, des éléments comme la réduction des enchères hebdomadaires et l’absence de nouvelles allocations REPowerEU contribuent à maintenir une demande robuste.
Les analystes soulignent que la demande en électricité dans les pays du sud de l’Europe reste un facteur clé, influençant directement la demande de permis d’émission. Un été plus chaud que la normale pourrait encore accentuer cette tendance, renforçant la consommation d’énergie et, par conséquent, la demande pour les EUAs.
Déclin des UKAs malgré l’augmentation des volumes de transactions
Du côté britannique, les UK Allowances (UKAs) continuent de baisser, avec un prix de 37,50 £/tCO2e, contre 38,82 £/tCO2e la semaine précédente. Cette baisse se produit dans un contexte de fondamentaux baissiers persistants, malgré une hausse de l’activité sur le marché. La baisse des coûts de l’électricité pour les ménages et les industries, ainsi qu’une demande accrue des centres de données, stimulent la consommation d’électricité, mais cela n’a pas suffi à inverser la tendance à la baisse des UKAs.
Les analystes prévoient une augmentation de 2 % de la demande en électricité au Royaume-Uni au second semestre 2024, mais cette demande accrue ne semble pas avoir encore un impact significatif sur les prix des UKAs. Le marché reste attentif aux évolutions futures, en particulier aux changements potentiels dans la réglementation et les politiques énergétiques qui pourraient affecter la dynamique de l’offre et de la demande pour ces permis.
Le marché du carbone en Europe reste étroitement lié aux évolutions du marché du gaz, les prix des EUAs étant particulièrement sensibles aux fluctuations des prix du gaz naturel. Les UKAs, en revanche, continuent de faire face à des pressions baissières, malgré des volumes de transactions en hausse, illustrant les divergences entre les marchés du carbone européen et britannique.