Les prix du brut étaient en pause mardi, les négociations de l’Union européenne autour d’un embargo sur le pétrole russe
étant toujours dans l’impasse face aux réticences des pays les plus dépendants, comme la Hongrie.
Les prix du brut se stabilisent
Vers 09H10 GMT (11H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 0,44% à 114,74 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin baissait quant à lui de 0,30% à 114,54 dollars.
“Les prix du pétrole étaient en attente mardi matin après avoir clôturé à leur plus haut niveau en près de huit semaines lors de la séance précédente”, commente Lukman Otunuga, analyste pour FXTM.
“Les efforts visant à obtenir un consensus sur un embargo pétrolier de l’UE à l’encontre de la Russie se poursuivent, ce qui maintient les prix élevés”, explique Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown.
Toutefois, les résistances de la Hongrie, particulièrement dépendante du pétrole russe, limitent les gains.
L’embargo européen toujours bloqué
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a déploré lundi le blocage. “Le sixième paquet de sanctions de l’UE doit inclure un embargo pétrolier et je suis désolé que cette décision tarde a être adoptée”, a-t-il déclaré à l’issue d’une réunion à Bruxelles avec ses homologues de l’UE.
La Hongrie a chiffré lundi à 15-18 milliards d’euros le coût d’un arrêt de ses achats de pétrole russe pour expliquer sa demande d’exemption des approvisionnements par oléoduc du projet d’embargo pétrolier de l’UE.
Un embargo européen “affecterait négativement l’approvisionnement en pétrole russe et resserrerait inévitablement l’équilibre pétrolier”, ce qui tirerait les prix vers le haut, rappelle Tamas Varga, de PVM Energy.
Un contexte géopolitique tendu
La Russie a averti qu’elle réagirait à des déploiements d’”infrastructures militaires” de l’Otan en Finlande et en Suède, candidates à une entrée dans l’Alliance atlantique.
“L’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’alliance militaire et la réponse politique et militaire de la Russie qui s’ensuivra feront monter la tension, ce qui se répercutera sur l’économie mondiale et la chaîne d’approvisionnement en pétrole”, fournissant ainsi “un autre niveau de soutien aux prix”, poursuit M. Varga.
En parallèle, le marché semble avoir “apprécié les informations selon lesquelles Shanghai n’a signalé aucune nouvelle infection au Covid-19 pour un troisième jour consécutif”, affirme Lukman Otunuga. Une grande partie des 25 millions d’habitants de la capitale économique chinoise reste cependant toujours confinée.