Deux instituts d’études spécialisés ont appelé vendredi les pays du G20 à renforcer rapidement leurs engagements climatiques
pour tenter de respecter les objectifs de l’accord de Paris comme ils l’ont promis lors de la dernière conférence climat COP26.
Une promesse oubliée ?
“Aucun des pays du G20 n’en fait assez pour maintenir l’espoir de limiter le réchauffement à 1,5°C” par rapport à l’ère pré-industrielle, a déclaré dans un communiqué Tom Evans, de l’institut E3G qui publie une analyse des derniers engagements de ces pays conjointement avec le Energy and Climate Intelligence Unit.
L’accord de Paris fixe comme objectif de contenir le réchauffement “nettement en dessous de 2°C” et si possible à 1,5°C. À la dernière convention climat internationale, en novembre à Glasgow, les pays s’étaient engagés à réviser à la hausse leurs engagements en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre avant la COP27 prévue en novembre 2022 en Egypte.
Les engagements actuels placent en effet la Terre, dont l’atmosphère s’est déjà réchauffée de près de 1,2°C, sur une trajectoire
catastrophique de réchauffement de 2,8°C. Mais “jusqu’à présent (les pays du G20) semblent avoir totalement oublié la
promesse qu’ils ont faite à la COP26 il y a seulement six mois de renforcer leurs objectifs climatiques pour 2030″, insiste Tom Evans.
Les effets des changements climatiques se multiplient
Les pays du G20 représentent environ les trois-quarts des émissions mondiales alors que les impacts du réchauffement se multiplient déjà, avec des canicules, sécheresses, incendies ou inondations de plus en plus fréquents et intenses.
L’Inde et la Turquie n’ont ainsi même pas actualisé leurs premiers engagements remontant à 2015 – année de la signature de l’accord de Paris – ainsi qu’ils auraient dû le faire avant la COP de Glasgow. Même cas de figure pour l’Egypte, hôte de la prochaine COP27, mais qui ne fait pas partie du G20.
L’Australie, le Brésil, l’Indonésie et le Mexique ont présenté de nouveaux engagements pour 2030 mais qui ne renforcent pas les réductions d’émissions déjà promises, selon les deux ONG.
L’Arabie saoudite, la Chine et la Russie, environ un tiers des émissions, ont bien renforcé leurs engagements “mais il est encore possible d’améliorer considérablement leurs engagements dès cette année,” écrivent les ONG dans leur analyse transmise en avant-première à l’AFP.
Les autres pays du G20, dont les Etats-Unis et les grands pays européens notamment, ont bien présenté des engagements renforcés mais ne respectent toujours pas le niveau de leurs engagements précédents, rappellent les ONG
Le dernier rapport des experts climat de l’ONU (Giec), publié début avril, insistait sur la nécessité de réductions d’émissions très fortes et immédiates pour conserver une chance de tenir les engagements de l’accord de Paris.