La ministre espagnole de l’Énergie, Teresa Ribera, a déclaré lors d’une interview accordée à Reuters mardi que les pays de l’Union européenne (UE) envisagent probablement d’interdire l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie.
Ribera appelle à une interdiction du GNL russe dans l’UE pour renforcer la cohérence politique
Ribera s’est montrée confiante quant à la prise de cette décision dans un avenir proche, soulignant la volonté politique de l’UE d’agir. Cette initiative visant à restreindre les importations de GNL russe fait suite à l’interdiction du pétrole brut et des produits pétroliers russes, ainsi qu’à une réduction significative du flux de gaz russe à travers les pipelines, le tout dans le but de diminuer les revenus d’exportation énergétique de la Russie.
En mars, les États membres de l’UE ont convenu d’explorer les voies légales pour empêcher les sociétés russes de fournir du GNL au bloc. Ribera a renforcé cette position en envoyant une lettre aux importateurs de GNL et aux principaux opérateurs en Espagne, les exhortant à ne pas conclure de nouveaux contrats pour l’achat de GNL russe une fois que leurs accords existants auront expiré. Cet appel s’inscrit dans la lignée d’une demande similaire formulée par la commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson.
Ribera a souligné l’importance de la cohérence, affirmant : « Si nous voulons être cohérents, nous devons dire que nous n’accepterons plus de GNL russe. » Elle s’est en outre montrée optimiste quant à l’évolution de cette décision avec le temps, prévoyant qu’elle deviendrait de plus en plus évidente.
L’Espagne en tête de file : un exemple de détermination de l’UE dans la réduction de sa dépendance à l’égard de la Russie
Selon Ribera, toutes les entreprises contactées se sont engagées à s’abstenir de signer de nouveaux contrats avec des fournisseurs russes. Cette démarche auprès des importateurs de GNL s’inscrit dans le cadre des efforts plus vastes de l’Espagne pour lutter contre l’importation de produits énergétiques russes. Le gouvernement espagnol a déjà renforcé le contrôle des documents d’importation et enquêté sur des allégations selon lesquelles du diesel russe entrerait en Europe par le biais de pays tiers.
Jusqu’à présent, aucune preuve n’a été trouvée pour étayer ces allégations, a reconnu Ribera. Consciente des difficultés à retracer l’origine des produits énergétiques, Ribera a plaidé en faveur de l’établissement d’un système de certification par la Commission européenne afin de suivre les importations russes et de garantir le respect des sanctions.
Tout en soutenant les mesures contre la revente de pétrole russe en Europe, Ribera a exprimé des réserves concernant la proposition du chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, de réprimer les exportations de carburant raffiné de l’Inde vers l’Europe, y compris le diesel. Elle s’est interrogée sur la faisabilité et l’équité de la mise en œuvre de mesures contre les exportations de tout pays où de telles opérations sont suspectées.
Alors que l’UE intensifie ses efforts pour réduire sa dépendance à l’égard de l’énergie russe, l’éventuelle interdiction des importations de GNL russe représente une étape importante vers la réalisation de cet objectif. La cohérence et l’engagement démontrés par les États membres, tels que l’Espagne, en remettant en question les revenus d’exportation énergétique de la Russie, témoignent de la détermination de l’UE à diversifier ses sources d’énergie et à garantir sa sécurité énergétique.