Le gouvernement des Pays-Bas a présenté un projet d’amendement à la loi sur l’énergie nucléaire afin de permettre la prolongation de la centrale nucléaire de Borssele au-delà de son échéance actuelle en 2033. Cette modification législative vise à autoriser l’exploitant à solliciter une extension d’exploitation auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ANVS), à condition que la sécurité de l’installation soit garantie. Le réacteur de Borssele, d’une puissance nette de 485 MWe, est en service depuis 1973 et représente environ 3 % de la production nationale d’électricité.
Selon les déclarations officielles, si la loi est adoptée, la centrale pourrait rester en activité jusqu’en 2054. L’État envisage également de prendre une participation dans Borssele si l’extension est confirmée. Cette orientation s’inscrit dans une stratégie visant à maintenir une base énergétique stable et non dépendante des sources intermittentes, sans abandonner pour autant le développement des énergies renouvelables.
Création de NEO NL pour piloter les futures installations
Parallèlement à la réforme législative, les autorités ont annoncé la création d’une entreprise publique dédiée à la construction et à l’exploitation de nouveaux réacteurs nucléaires. Baptisée Nuclear Energy Organisation of the Netherlands (NEO NL), cette entité sera détenue à 100 % par le ministère du Climat et de la Croissance verte. Elle sera chargée de contracter avec les constructeurs et d’assurer l’exploitation des futures installations. Un budget de EUR45 millions ($52 millions) est prévu pour lancer ses activités.
Deux nouveaux réacteurs sont prévus à l’horizon 2035, chacun avec une capacité de 1000 à 1650 MWe. Ils pourraient représenter entre 9 % et 13 % de la production nationale d’électricité. Borssele est considéré comme le site prioritaire pour accueillir ces unités, mais d’autres options telles que le Tweede Maasvlakte, Terneuzen et Eemshaven sont également en cours d’évaluation.
Vers un cadre réglementaire pour les petits réacteurs
En complément, le gouvernement prévoit un soutien réglementaire au développement de petits réacteurs modulaires (SMR). Une enveloppe de EUR20 millions a été allouée pour favoriser leur intégration future dans le paysage énergétique. Cette initiative s’appuie sur un accord de coopération signé avec le Royaume-Uni en juillet 2025, afin de partager les retours d’expérience et les bonnes pratiques en matière de régulation et de développement.
La ministre de l’Environnement et de la Croissance verte, Sophie Hermans, a déclaré devant la Chambre des représentants que la mise en place de NEO NL et l’amendement à la loi constituent des éléments structurants pour l’avenir énergétique du pays. Elle a précisé que ces décisions répondent à une nécessité d’assurer une production électrique continue et à faibles émissions, dans un contexte de modernisation du cadre réglementaire national.