L’administration américaine a confirmé mardi son intention d’appliquer de nouvelles taxes sur les produits importés du Canada et du Mexique, une mesure qui pourrait entrer en vigueur dès le 1er février. Cette décision, annoncée par la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, s’inscrit dans une politique de protection des industries locales, mais elle suscite des inquiétudes sur les marchés des matières premières.
Impact direct sur le pétrole
Les investisseurs s’inquiètent des effets de ces mesures sur la demande mondiale de pétrole. John Plassard, analyste chez Mirabaud, souligne que cette politique protectionniste pourrait accentuer les tensions commerciales et freiner la consommation énergétique. À cela s’ajoute une augmentation plus importante que prévu des réserves de pétrole brut aux États-Unis, qui a renforcé la pression à la baisse sur les prix.
Selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), les stocks de brut ont progressé de 3,5 millions de barils au cours de la semaine achevée le 24 janvier. Cette hausse dépasse les prévisions des analystes, qui anticipaient une augmentation de 2,2 millions de barils.
Des prix sous pression
Conséquence directe de ces annonces, les prix du pétrole ont reculé mercredi. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a perdu 0,22 % à 77,32 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), a chuté de 0,50 % pour s’établir à 73,40 dollars.
Les fluctuations des prix pourraient se poursuivre alors que les marchés attendent la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), prévue lundi. Ce comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) sera scruté de près par les investisseurs, d’autant plus que Donald Trump a récemment exhorté l’Arabie saoudite à augmenter sa production pour faire baisser les prix.
Le gaz européen également en hausse
En parallèle, les prix du gaz naturel en Europe ont atteint leur plus haut niveau depuis octobre 2023. Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen, a grimpé à 51,25 euros le mégawattheure (MWh). Cette hausse est principalement due à des perturbations dans plusieurs champs gaziers en Norvège, opérés par Gassco.
Alors que la politique énergétique des États-Unis continue d’alimenter les incertitudes, les acteurs du marché restent en alerte sur les conséquences économiques de ces mesures protectionnistes.