Les majors pétrolières sous pression pour la transparence sur le torchage

Un rapport révèle que les émissions de CO2 liées au torchage de gaz par les entreprises pétrolières sont sous-estimées. Les groupes comme Sonatrach, BP et TotalEnergies font face à des accusations de pratiques opaques sur ces rejets polluants.

Partager:

Les articles d'energynews.pro en intégralité à partir de 4.90$/mois sans engament

30 000 articles déjà publiés depuis 2021.
150 nouvelles analyses chaque semaine pour décrypter les marchés.

Digital PRO access MENSUEL

Accès immédiat — 4.90$/mois*

sans engagement - annulable à tout moment, activation en 2 minutes

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 mois d’abonnement sans engagement, puis révisé à 14.90 $/mois à partir du 2ᵉ mois.

Digital PRO access annuel

Accès immédiat — 99$/an*

Pour accéder à tout energynews.pro sans aucune limite

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 an d’abonnement, puis révisé à 149,00 $/mois à partir de la 2ᵉ année.

Les grandes entreprises pétrolières sont de nouveau au cœur de la polémique en raison du manque de transparence sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) générées par le torchage. Une enquête internationale coordonnée par le réseau *European Investigative Collaborations* (EIC), et menée par plusieurs médias dont Mediapart, met en lumière une sous-estimation systématique des émissions de gaz à effet de serre par ces groupes dans 18 pays d’Afrique et du Moyen-Orient entre 2012 et 2022. En 2023, le torchage a généré 381 millions de tonnes de CO2, soit 1 % des émissions mondiales.

Le torchage, un procédé utilisé pour éliminer le gaz naturel associé à l’extraction du pétrole, est une méthode courante, mais controversée. Alors que des technologies alternatives existent pour le récupérer ou le réinjecter, leur adoption reste limitée. Selon les données de l’enquête, le groupe algérien Sonatrach est l’un des principaux contributeurs, avec 235 millions de tonnes de CO2 émises en onze ans. D’autres entreprises comme BP, Shell, ExxonMobil et TotalEnergies figurent également parmi les émetteurs les plus importants.

Un manque de transparence persistant

L’un des principaux griefs soulevés par le rapport est l’opacité dans la communication des rejets par torchage. Certaines entreprises, notamment en Europe, ne publient que des chiffres globaux, sans détail par installation, ce qui rend difficile l’évaluation de leur impact réel. Par exemple, TotalEnergies prend en compte uniquement les émissions des infrastructures qu’elle exploite directement, excluant celles dans lesquelles elle n’est que partiellement impliquée. Cette approche, bien que conforme aux normes de l’industrie, est critiquée par l’EIC pour ne pas refléter la réalité complète de la pollution engendrée.

La méthodologie utilisée par l’enquête, basée sur l’analyse d’images satellites de 665 infrastructures pétrolières, met en évidence des écarts importants entre les chiffres déclarés par les entreprises et les émissions réelles observées. Certaines compagnies comme Shell estiment que ces mesures ne sont pas fiables, arguant que la technologie satellitaire n’a pas la précision nécessaire pour évaluer correctement les volumes émis. Néanmoins, les résultats de l’étude soulignent un schisme entre les engagements publics de décarbonation et les pratiques effectives sur le terrain.

Les majors sous pression réglementaire

L’opacité des émissions par torchage intervient dans un contexte de pression croissante sur les entreprises pour améliorer la transparence environnementale. Dans plusieurs juridictions, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne, les régulateurs durcissent les exigences en matière de reporting, imposant des audits plus stricts. Parallèlement, des initiatives telles que le *Global Gas Flaring Reduction Partnership* (GGFR) de la Banque mondiale incitent les États et les entreprises à réduire le torchage et à adopter des technologies de récupération.

Cependant, malgré ces initiatives, le rapport de l’EIC montre que peu d’acteurs respectent pleinement leurs engagements. Les majors invoquent des obstacles techniques et des coûts élevés pour justifier le recours continu au torchage, alors que l’infrastructure nécessaire pour réinjecter le gaz ou l’utiliser à d’autres fins reste encore insuffisante dans de nombreuses régions. Cela soulève des questions sur la capacité de ces entreprises à tenir leurs promesses de décarbonation face aux pressions réglementaires croissantes.

Réactions contrastées des entreprises

Face aux accusations, les réponses des entreprises varient. TotalEnergies défend sa méthodologie en affirmant que ses calculs sont conformes aux pratiques internationales de reporting. Le groupe critique l’étude pour son manque de vérification externe et pointe la variabilité des données obtenues par satellite. Shell, de son côté, rejette également les conclusions, affirmant que ses propres rapports respectent les régulations en vigueur dans les pays où elle opère. Ni ExxonMobil, ni Chevron n’ont commenté ces accusations.

Le torchage reste un sujet complexe pour les régulateurs et les entreprises, car il met en évidence un écart persistant entre les engagements de décarbonation affichés et les pratiques réelles sur le terrain. La persistance de cette méthode démontre que, malgré les progrès technologiques, la pression financière et les contraintes techniques freinent l’adoption de solutions plus propres. Cela reflète également un problème plus large de gouvernance et de responsabilité au sein du secteur pétrolier, où les pratiques diffèrent selon les régions et les régulations locales.

Bruxelles et Washington préparent de nouvelles sanctions énergétiques contre Moscou

La Commission européenne et les États-Unis prévoient d’intensifier leurs mesures économiques contre la Russie, ciblant notamment le secteur énergétique et les cryptomonnaies dans un nouveau train de sanctions.

Adnoc retire son offre de 18,7 milliards $ pour le rachat de Santos

Le consortium dirigé par Adnoc met fin à son projet d’acquisition de Santos, fournisseur australien de gaz naturel liquéfié, évoquant des facteurs commerciaux et contractuels ayant influencé l’évaluation de son offre.

Afrique du Sud: La Cour suprême annule le permis d’Eskom pour sa centrale à gaz de 3 GW

Eskom devra relancer toute la procédure administrative pour son projet de centrale à gaz à Richards Bay, après l’annulation de son permis par la Cour suprême sud-africaine, qui a pointé un déficit de consultation publique.
en_1140290943540

QatarEnergy et TotalEnergies lancent la phase finale du mégaprojet gazier en Irak

QatarEnergy, TotalEnergies et Basra Oil Company entament la construction des dernières infrastructures du projet gazier intégré irakien, mobilisant plus de $13bn d'investissements pour moderniser l’approvisionnement énergétique du pays.

CPS Energy rachète 1 632 MW de capacité gaz naturel à ProEnergy pour $1.39bn

Le fournisseur texan CPS Energy acquiert quatre centrales au gaz naturel auprès de ProEnergy pour $1.39bn, consolidant sa présence dans le réseau ERCOT et misant sur des infrastructures opérationnelles à double combustible.

MCF Energy atteint 3 310 mètres sur le puits Kinsau-1A en Allemagne

MCF Energy a finalisé le forage du puits Kinsau-1A en Bavière à 3 310 mètres, atteignant ses cibles géologiques avec présence d’hydrocarbures, confirmant ainsi l'engagement de l'entreprise dans ses projets gaziers européens.
en_1140150935540

Un juge italien valide l’extradition d’un Ukrainien lié au sabotage de Nord Stream

Un ressortissant ukrainien arrêté en Italie va être extradé vers l’Allemagne, où il est soupçonné d’avoir coordonné l’attaque contre les gazoducs Nord Stream 1 et 2 dans la mer Baltique en 2022.

Avancer le ban gazier de l’UE ferait bondir le TTF en Europe centrale

Un démarrage du ban sur le gaz russe dès 2026 renchérirait les prix repères, avec un écart proche de 1 $/MMBTU en 2026-2027 et des pointes au-delà de 20 $/MMBTU en Autriche, Hongrie et Slovaquie, faute d’offre régionale et de GNL disponible.

L’Égypte signe de nouveaux contrats pour relancer sa production gazière nationale

Le Caire a conclu trois nouveaux accords d’exploration avec Apache, Dragon Oil et Perenco, pour un investissement total de plus de $121mn, alors que la production nationale de gaz poursuit son déclin.
en_1140150924540

Un cinquième méthanier russe sanctionné accoste au terminal de Beihai en Chine

Le méthanier Iris, issu du projet Arctic LNG 2, a accosté au terminal chinois de Beihai malgré les sanctions américaines et européennes, marquant une intensification des flux gaziers entre la Russie et la Chine.

Blackstone rachète Hill Top Energy Center pour près de $1bn en Pennsylvanie

Blackstone Energy Transition Partners annonce l’acquisition d’une centrale à gaz de 620 mégawatts pour près de $1bn, renforçant sa stratégie d’investissement énergétique au cœur de l’infrastructure numérique américaine.

L’Argentine cible le Brésil pour ses exportations de gaz malgré les frais boliviens

L’Argentine veut renforcer ses ventes de gaz au Brésil d’ici 2030, mais les frais de transit élevés imposés par la Bolivie nécessitent de lourds investissements publics pour sécuriser de nouvelles routes alternatives.
en_1140140941540

Les livraisons russes d’Arctic LNG 2 ralentiront cet hiver vers l’Asie

L’arrivée accélérée de cargaisons russes en Chine a fait baisser les prix du GNL spot en Asie, mais le trafic va ralentir avec la fermeture saisonnière de la Route maritime du Nord.

Nigeria et Libye étudient un gazoduc de 3 300 km pour relier l’Europe

Le Nigeria et la Libye ont entamé des échanges techniques autour d’un nouveau projet de gazoduc visant à acheminer le gaz nigérian vers l’Europe via le réseau méditerranéen.

Chine–Russie: Pékin sécurise un hedge gazier avec PoS2 et cargaisons LNG

Des cargaisons de gaz naturel liquéfié et des hausses de débits par gazoduc renforcent l’optionnalité gazière de la Chine, tout en testant le régime de sanctions et en reconfigurant des arbitrages prix-volume pour la prochaine décennie.
en_1140140945540

Le Canada accélère l’approbation de cinq projets énergétiques et miniers majeurs

Le gouvernement canadien veut réduire les délais d’autorisation pour des projets stratégiques, incluant gaz naturel liquéfié, nucléaire et exploitation minière, face aux tensions commerciales avec les États-Unis.

Les exportations de GNL en Afrique subsaharienne devraient tripler d’ici 2034

Le volume des exportations de gaz naturel liquéfié en Afrique subsaharienne atteindra 98 milliards de mètres cubes d’ici 2034, porté par le Nigeria, le Mozambique et l’entrée de nouveaux producteurs régionaux.

L’Angola investit dans le gaz naturel malgré les défis techniques à Soyo

Porté par un plan d’investissement public ambitieux, l’Angola mise sur le gaz pour compenser le déclin pétrolier, mais l’usine Angola LNG de Soyo reste confrontée à des limites opérationnelles.
en_114015092067540

La Finlande critique la Hongrie et la Slovaquie pour leurs achats de pétrole russe

Le président finlandais Alexander Stubb a dénoncé les importations d’énergie fossile russe par la Hongrie et la Slovaquie, en pleine préparation du 19e paquet de sanctions européennes contre Moscou.

JERA vise un contrat de 20 ans pour du GNL alaskien avec Glenfarne

Le géant japonais JERA a signé une lettre d’intention pour acheter un million de tonnes par an de GNL depuis l’Alaska, dans le cadre d’un accord énergétique stratégique avec les États-Unis.

Connectez-vous pour lire cet article

Vous aurez également accès à une sélection de nos meilleurs contenus.

ou

Passez en illimité grâce à notre offre annuelle:
99$ la 1ère année, puis 199$ /an.