Les écoles d’ingénieurs en France se tournent de plus en plus vers les techniques low-tech, une approche opposée aux high-tech, pour répondre aux défis environnementaux et de durabilité. Les low-techs, concept né dans les années 1970, prônent l’utilisation d’objets simples, réparables et économes en ressources. Cette philosophie gagne du terrain dans des institutions telles que l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon, Centrale Nantes et Grenoble INP. L’enseignement et la recherche d’ingénierie en France bénéficient d’une redynamisation ces dernières années, comme en témoigne les innovations du FC Lab Belfort.
Une Nouvelle Approche de la Formation
Les étudiants des écoles d’ingénieurs sont formés à concevoir des objets fonctionnels et économes en ressources. Par exemple, les élèves de Centrale Nantes ont travaillé sur l’aménagement d’un catamaran avec des technologies simples et se pencheront prochainement sur l’habitat en milieu rural. À l’INSA de Lyon, 88 élèves suivent une option dédiée aux low-techs, où ils apprennent à fabriquer et réparer des objets avec des matériaux basiques.
Les Avantages des Low-Techs
Cette approche présente de nombreux avantages. Elle permet aux futurs ingénieurs de remettre en question le niveau de technicité nécessaire pour qu’un objet fonctionne, favorisant ainsi des solutions plus durables et accessibles. De plus, cette formation met l’utilisateur au centre des réflexions, contrairement à la culture d’expertise traditionnelle qui concentre les savoirs dans les cerveaux de quelques-uns.
Défis et Opportunités
Malgré les avantages des low-techs, des questions subsistent quant aux débouchés pour les jeunes ingénieurs. Selon Romain Colon de Carvajal, enseignant à l’INSA de Lyon, le marché du travail n’est pas encore pleinement réceptif à cette nouvelle approche. Cependant, Ilan Vermeren, diplômé de Centrale Nantes, observe une appétence croissante des entreprises, citant des opportunités comme un poste chez une filiale d’Airbus.
Une Dimension Internationale
Les low-techs ne sont pas seulement un phénomène français. Un projet européen associe des écoles françaises à l’Université de Mons en Belgique et à l’Université de technologies de Dublin. Ces techniques trouvent aussi leur place dans les pays en développement, offrant des solutions durables et robustes adaptées à des contextes de moindre industrialisation.
L’intégration des low-techs dans les écoles d’ingénieurs représente une réponse innovante et nécessaire aux enjeux écologiques actuels. Cette approche favorise des solutions durables et accessibles, tout en préparant les futurs ingénieurs à des environnements contraints par des ressources limitées. Alors que l’intérêt des entreprises pour ces compétences grandit, cette tendance pourrait transformer les pratiques industrielles à l’échelle mondiale.