Les Etats-Unis vont fortement augmenter leurs livraisons de gaz au Royaume-Uni dans le cadre d’un accord de partenariat sur
la sécurité énergétique annoncé mercredi.
“Dans les prochaines années, les Etats-Unis prévoient de plus que doubler les quantités de gaz exportées vers le Royaume-Uni comparé à 2021, pour assurer la sécurité de l’approvisionnement et réduire la volatilité des prix”, selon un communiqué du gouvernement britannique.
Washington vise ainsi des exportations de 9-10 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié sur l’an prochain via les terminaux britanniques, notamment avec l’objectif de “remplir les stockages de gaz”, poursuit ce texte.
Dans le cadre du nouveau partenariat, les Etats-Unis et le Royaume-Uni vont “travailler à la réduction de la dépendance mondiale aux exportations russes d’énergie, à la stabilisation des marchés de l’énergie et vont renforcer leur collaboration sur l’efficience énergétique, le nucléaire et les renouvelables”, détaille le communiqué. Ces efforts seront menés par un nouveau Groupe d’action
américano-britannique, incluant de hauts responsables britanniques et américains, qui se réuniront pour la première fois jeudi.
“Ce partenariat fera baisser les prix pour les consommateurs britanniques et contribuera à mettre fin une fois pour toutes à la dépendance de l’Europe vis-à-vis de l’énergie russe”, a assuré mercredi le Premier ministre britannique Rishi Sunak, cité dans le communiqué.
Cette annonce intervient après l’entrée en vigueur lundi d’un plafonnement du brut russe à l’export à 60 dollars par l’UE, le G7 et l’Australie, ainsi que d’un embargo européen sur le pétrole russe. Les prix de l’énergie se sont envolés depuis la réouverture de l’économie après le pic de la pandémie de Covid-19, et ont encore accéléré depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, faisant flamber l’inflation dans de nombreuses régions du monde et se traduisant par une crise du coût de la vie.
Le Royaume-Uni dit espérer réduire de 8% la demande de gaz cet hiver par rapport aux cinq dernières années grâce à “des mesures ciblées”. Londres avait notamment annoncé la semaine dernière des aides à l’isolation des logements et une campagne de sobriété pour faire baisser la consommation. D’ici 2030, le pays espère réduire la consommation d’énergie du Royaume-Uni provenant des bâtiments et de l’industrie de 15% par rapport à ses niveaux de 2021.
Le gaz naturel reste essentiel pour “garantir la sécurité énergétique à court terme” et l’infrastructure britannique d’importation de GNL est un élément clé de “la sécurité de l’approvisionnement européen au sens large”, selon une déclaration commune des dirigeants britannique et américain.
Le partenariat entre Washington et Londres porte aussi sur la promotion “des énergies propres, de l’éolien offshore à la capture du carbone” mais aussi du nucléaire civil. Le Royaume-Uni s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, ce à quoi le président américain Joe Biden s’est aussi engagé pour les Etats-Unis. Londres, qui s’appuie largement sur le nucléaire pour y parvenir mais dont le parc de centrales est vieillissant, a confirmé fin novembre son intention de construire la nouvelle centrale Sizewell C en partenariat avec l’électricien français EDF, et la sortie du chinois CGN du projet.