Le Groupement des Industriels Français de l’Énergie Nucléaire (Gifen) et le Belgian Nuclear Forum (BNF) ont signé un accord de coopération destiné à structurer et intensifier les liens entre les filières nucléaires des deux pays. Cette initiative fait suite à une série d’engagements intergouvernementaux visant à relancer la dynamique nucléaire sur le plan bilatéral et européen.
Un cadre opérationnel pour renforcer les échanges industriels
L’accord prévoit plusieurs actions concrètes à mettre en œuvre dans les mois à venir. Parmi elles figurent des sessions d’échange d’informations sur les programmes nucléaires français et belges, la diffusion des meilleures pratiques industrielles et l’organisation de rencontres entre les membres respectifs des deux fédérations. L’objectif est de stimuler la constitution d’alliances techniques et commerciales, ainsi que d’appuyer la relance de projets industriels communs.
Selon les termes de l’accord, BNF et Gifen entendent également organiser des actions conjointes pour réaffirmer le rôle du nucléaire dans les stratégies de sécurité énergétique et de souveraineté industrielle. Une attention particulière sera portée au développement de nouveaux réacteurs, notamment les petits réacteurs modulaires (SMR), ainsi qu’à la formation et à l’innovation technologique.
Convergence stratégique après les engagements politiques récents
La signature intervient quelques mois après la déclaration d’intention signée en juillet par les ministres de l’Énergie des deux pays, visant à intensifier la coopération sur l’ensemble du cycle de vie nucléaire. Cette déclaration couvrait l’extension de la durée de vie des réacteurs existants, la coordination des chaînes d’approvisionnement critiques et le développement de projets de recherche communs.
Du côté belge, cette évolution s’inscrit dans un contexte de révision profonde de la politique énergétique. En mai, le parlement fédéral a voté l’abrogation d’une loi de 2003 interdisant la construction de nouvelles capacités nucléaires. En France, le programme présenté en 2022 prévoit le déploiement de six nouveaux réacteurs de type EPR2, avec une option pour huit supplémentaires, afin de consolider la base nucléaire nationale.
Un relais industriel aux initiatives gouvernementales
La direction du Belgian Nuclear Forum considère cet accord comme une extension logique des engagements politiques récents. Pour Serge Dauby, directeur général du BNF, « ce sont les industriels qui traduisent concrètement les ambitions politiques ». Il souligne également l’importance d’un socle industriel robuste pour faire face aux enjeux de long terme, notamment en matière de souveraineté énergétique.
Olivier Bard, délégué général du Gifen, rappelle que la France et la Belgique disposent d’une tradition commune dans le nucléaire civil. Il estime que l’accord signé aujourd’hui marque une étape opérationnelle importante, les deux organisations s’engageant à mener des actions communes pour soutenir la performance et la croissance de leurs entreprises membres.