L’Équateur est confronté à une augmentation significative de ses importations de produits pétroliers raffinés. Ce phénomène est attribué aux défis rencontrés par ses infrastructures de raffinage, notamment à la raffinerie Esmeraldas, la principale installation du pays. Selon des données récentes, cette hausse concerne principalement le diesel et l’essence.
En septembre, les importations de produits raffinés ont atteint 4,1 millions de barils, progressant régulièrement à 5 millions de barils en octobre, 5,2 millions en novembre, et 3,7 millions pour le début décembre. Ce dernier chiffre pourrait encore augmenter d’ici la fin du mois. Ces volumes croissants témoignent des difficultés structurelles rencontrées par les raffineries locales.
Les impacts des maintenances prolongées
La raffinerie Esmeraldas, d’une capacité de 110 000 barils par jour et dotée d’un Indice de Complexité Nelson de 6,36, a vu son taux d’utilisation chuter à 32 % en août et à 43 % en octobre. Une période de maintenance prolongée de 65 jours a aggravé la situation, affectant directement la production nationale de carburants.
D’après les prévisions de S&P Global Commodity Insights, le débit total des raffineries équatoriennes devrait diminuer de 13,4 % en 2024 par rapport à 2023. Ces contraintes opérationnelles renforcent la dépendance croissante du pays envers les importations.
Marché international et contexte régional
Les difficultés de raffinage ne se limitent pas à l’Équateur. Plusieurs pays d’Amérique latine enregistrent également une demande accrue en carburants importés. Cette dynamique exerce une pression sur les marchés internationaux. Les cargaisons d’ULSD (diesel à très faible teneur en soufre) à destination de l’Équateur ont récemment été évaluées à 86,89 dollars par baril, marquant une baisse depuis le pic de 93,37 dollars observé le 21 novembre.
Par ailleurs, les exportations de carburants depuis la côte américaine du Golfe (US Gulf Coast) répondent à cette demande croissante, mais la disponibilité reste tendue. Les cargaisons de jet-A ont vu leur prix augmenter à 2,091 dollars par gallon au 9 décembre, reflétant l’ajustement des marchés aux besoins accrus de l’Amérique latine.
Répercussions économiques et stratégiques
Cette dépendance croissante aux importations pèse sur les finances publiques équatoriennes, mais elle souligne aussi la nécessité de moderniser les infrastructures de raffinage. Avec des prix fluctuants et une demande régionale soutenue, la situation actuelle met en évidence l’importance d’une planification stratégique à long terme pour garantir la sécurité énergétique du pays.