Les importations de pétrole brut en Chine ont enregistré une hausse de 3,9% en glissement annuel en septembre, atteignant une moyenne quotidienne de 11,5 millions de barils. Cette progression est corrélée à une augmentation des taux d’utilisation des raffineries, qui ont atteint leur plus haut niveau de l’année chez les entreprises d’État, selon les données des douanes officielles. Le taux d’utilisation moyen des raffineries publiques s’est élevé à 81,05%, tandis que celui des raffineries indépendantes, surnommées « teapots », a grimpé à environ 62%.
Un recul mensuel malgré une hausse annuelle
Comparé au mois précédent, le volume des importations de pétrole brut a diminué de 4,5%. Cette baisse est principalement attribuée à la limitation des quotas d’importation alloués aux raffineries indépendantes, affectant notamment les achats de brut russe et iranien. La réduction des arbitrages au mois de juin a également restreint les flux en provenance du Brésil et de l’Afrique de l’Ouest, pour des cargaisons expédiées entre juillet et août.
Un analyste de Kpler, société spécialisée dans l’analyse des flux énergétiques, a indiqué que cette diminution mensuelle ne reflétait pas une baisse de la demande. Elle résulte principalement de la fin des quotas pour les raffineries non étatiques, un facteur qui pourrait continuer d’affecter les volumes importés au cours des prochains mois.
Effets des sanctions américaines sur les flux iraniens
Les importations de brut iranien pourraient rester sous pression après l’imposition de nouvelles sanctions par les États-Unis contre une raffinerie indépendante chinoise, un terminal d’importation et plusieurs entités impliquées dans le commerce de brut iranien. Ces mesures pourraient freiner davantage les échanges avec Téhéran, alors que les opérateurs cherchent à limiter leur exposition aux risques réglementaires.
Une stratégie de stockage soutenue par des prix avantageux
Malgré un démarrage lent en début d’année, les importations chinoises se sont intensifiées à partir du printemps, portées par des opportunités sur du brut à prix réduit en provenance de Russie et d’Iran. La Chine poursuit sa stratégie de constitution de réserves, avec un rythme moyen de stockage estimé à 990 000 barils par jour depuis le début de l’année. Le pays développe actuellement de nouvelles capacités de stockage, avec une capacité supplémentaire prévue de 169 millions de barils, afin de soutenir ses achats sur le long terme.