Le secteur de l’hydrolien, après une période de recul, renaît grâce à un soutien renouvelé de l’État français. Ce retour en force se concrétise par le projet Flowatt, un parc hydrolien en Normandie qui promet de devenir le plus puissant d’Europe. Composé de six hydroliennes pour une capacité totale de 17 mégawatts (MW), ce parc pourrait alimenter 20 000 personnes en électricité. Le projet, porté par HydroQuest et Qair, a reçu une aide significative de 65 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030.
Les hydroliennes seront installées à 35 mètres de profondeur sur le site du Raz Blanchard, un courant marin très puissant au large de La Hague. Après deux années de tests en Bretagne, le chantier des premières turbines commencera en 2025. Ces turbines, bien que plus petites et plus lentes que des éoliennes, sont conçues pour être discrètes et efficaces, puisant leur énergie des marées.
Un potentiel énergétique considérable
À l’échelle mondiale, le secteur de l’hydrolien est perçu comme une source d’énergie renouvelable immense, avec un potentiel estimé à 100 gigawatts (GW). La France, considérée comme le deuxième pays européen en termes de potentiel hydrolien après le Royaume-Uni, abrite plusieurs projets prometteurs. Parmi eux, le projet NH1 de Normandie Hydroliennes, avec une capacité annoncée de 12 MW, et divers projets en Bretagne, notamment près d’Ouessant et dans le raz de Sein.
L’Europe reste à la pointe de cette technologie, avec des projets en développement au Royaume-Uni et dans d’autres pays comme les îles Féroé. Cependant, la concurrence internationale est forte, notamment avec des initiatives en Chine et aux États-Unis. En France, les industriels du secteur attendent avec impatience la nouvelle planification énergétique nationale, qui devrait fixer des objectifs clairs pour les énergies marines et lancer de premiers appels d’offres commerciaux.
Des défis et des perspectives prometteuses
Le développement de l’hydrolien en France n’est pas sans défis. La filière doit encore prouver sa compétitivité et atteindre des coûts de production attractifs. Selon Marc Lafosse du Syndicat des énergies renouvelables (SER), les prix pourraient chuter sous les 100 euros/MWh pour le premier gigawatt installé, voire atteindre moins de 80 euros/MWh, rapprochant ainsi les coûts de ceux de l’éolien offshore.
Le contexte politique joue également un rôle crucial. Alors que certains responsables politiques, comme le député Jean-Philippe Tanguy, restent sceptiques, d’autres initiatives législatives au Sénat proposent des objectifs chiffrés pour l’hydrolien. Le Nouveau Front populaire, par exemple, envisage cette énergie comme un pilier de la transition énergétique française.
L’avenir de l’hydrolien en France semble prometteur. Les initiatives en cours, soutenues par des politiques publiques et des investissements conséquents, placent la France en bonne position pour devenir un leader européen dans ce domaine. La réussite de projets comme Flowatt pourrait ouvrir la voie à des développements commerciaux à grande échelle, renforçant ainsi la contribution des énergies marines renouvelables à la transition énergétique mondiale.