Les grévistes de Storengy, filiale d’Engie, qui réclament des augmentations de salaires pour compenser l’inflation, ont un peu ralenti vendredi le remplissage des stocks de gaz sur lesquels compte le gouvernement pour se passer de gaz russe l’hiver prochain.
“Ce (vendredi) matin, les piquets de grève ont décidé de faire baisser de moitié les débits sur les stockages où il y a une injection actuellement en cours”, a indiqué à l’AFP Frédéric Ben, délégué syndical CGT Engie.
Réduction des débits sur les stockages
Plus précisément, les grévistes ont exigé de la direction la réduction du débit, faute de quoi les grévistes interviendraient eux-mêmes, rendant une remise en service plus longue et plus difficile, a précisé M. Ben. Selon M. Ben, ces actions ont touché particulièrement touché deux sites: : celui de Chémery (Loir-et-Cher) et celui de Céré-la-Ronde (Indre-et-Loire).
“Depuis huit jours, la majorité des sites de stockage de Storengy fait l’objet de blocages par une partie du personnel en grève”, a indiqué de son côté Storengy à l’AFP. Selon l’entreprise, “les impacts exacts sont en train d’être étudiés.
Il est possible que ces actions mettent en risque l’objectif de remplissage des sites de stockage avant le 1er novembre, qui reste inchangé à date (niveau de remplissage en France de 67%, en ligne avec la moyenne des années précédentes).” “Certaines actions peuvent engendrer des retards, notamment de travaux de maintenance planifiés de longue date”, ajoute-t-elle.
Le gouvernement a demandé le remplissage à “près de 100%” des capacités de stockage de gaz nationales d’ici au début de l’automne pour faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les grévistes demandent une hausse des salaires
Lors d’une réunion à distance dans l’après-midi, la direction a proposé 2,3% d’augmentation pour les bas salaires (200 salariés sur 680), en prenant sur l’enveloppe de 2023, “une fumisterie”, a estimé M. Ben, rappelant que la CGT réclame 15% d’augmentation pour tous.
Pour ce week-end, “les piquets vont en partie se lever”, a-t-il indiqué, sans exclure des initiatives personnelles et en donnant rendez-vous lundi pour une assemblée générale où des actions “beaucoup plus fortes et intenses” seront envisagées.
Cette grève s’inscrit dans un mouvement plus large des industries électriques et gazières pour les salaires, auquel le patronat a répondu en proposant un accord que les quatre syndicats de branche représentatifs ont refusé de signer jeudi. Le patronat proposait une augmentation de 1% du salaire national de base et une prime de 400 euros.
Storengy explique avoir proposé une “prime trajet” pour les salariés devant se déplacer sur les sites, avec effet rétroactif au 1er janvier (soit en moyenne 350 euros/an), et pour tous une prime “pouvoir d’achat” représentant 1,15% du salaire annuel.
“Il n’a malheureusement pas été possible d’aboutir à un accord”, ajoute la direction qui “souhaite que les échanges se poursuivent la semaine prochaine”.