Les exportations russes de pétroles par voie maritime sont en hausse, malgré les sanctions. Si le contexte géopolitique reste tendu, l’impact des sanctions semble relativement faible.
Les exportations russes dépassent les 6 millions b/j
Malgré les sanctions occidentales, les exportations russes de pétrole par voie maritime se poursuivent. Au cours de la première moitié du mois d’août, celles-ci ont même dépassé les 6 millions de barils par jour.
Ainsi, on constate une augmentation de 140.000 b/j. En moyenne, entre le 1er et le 16 août, les exportations russes atteignent 3,36 millions de barils par jour. Cette tendance s’observe depuis 3 mois. De fait, sur les trois derniers mois, elles ont augmenté pour atteindre 2,75 millions b/j.
La Russie peut compter sur la Chine et l’Inde. Ils ont importé près de 1,56 million de barils par jour. En Europe, les exportations russes se dirigent principalement vers l’Allemagne, la Pologne et les Pays-Bas. Les exportations russes vers les Pays-Bas ont chuté à 240.000 b/j en juillet. Toutefois, elles ont augmenté début août. Elles s’élèvent à 400.000 b/j.
Quid des sanctions européennes?
Environ 90% des exportations russes vers l’Europe risquent d’être bloqués d’ici à la fin d’année. Les Pays-Bas sont directement concernés. De fait, la plupart des exportations russes en direct du centre de raffinage d’Amsterdam-Rotterda-Anvers seront bloquées au début 2023.
Paul Sheldon, conseiller géopolitique chez Platts Analytics, explique:
« Au début de l’année 2023, près de 3,5 millions de b/j de brut et de produits arrivant encore en Europe devront être redirigés ailleurs, tandis que la disponibilité des navires-citernes sera réduite par les sanctions occidentales, qui restreignent l’assurance maritime, le financement et d’autres services. »
Ainsi, l’Allemagne et la Pologne se sont engagés à réduire leurs importations en provenance de Russie de 500.000 b/j. Ces deux pays se trouvent sur la branche nord de l’oléoduc Druzhba. En conséquence, selon Platts Analytics, la production russe devrait chuter de 1,2 million b/j entre juillet et janvier 2023.
L’UE cherche à remplacer le pétrole russe
L’UE a d’ores et déjà trouvé des alternatives pour remplacer quelque 500.000 b/j. Elle se tourne vers les Pays-Bas, la Turquie ou encore l’Arabie saoudite. Toutefois, les exportations en provenance de Russie sont revenues à leur niveau d’avant-guerre. Ainsi, il est possible que les approvisionnements européens contiennent des produits russes remélangés dans les centres de négoce.
Aussi, certains pays sont encore très dépendants du pétrole russe. C’est notamment le cas des pays se situant le long de la branche sud de Druzhba. Celle-ci fournirait quelque 250.000 b/j et alimente de nombreux pays comme la Hongrie, la Slovaquie ou la République tchèque.