Les exportations américaines de GNL font grimper les prix du gaz naturel

La croissance soutenue des exportations américaines de gaz naturel liquéfié entraîne une hausse marquée des prix prévus pour 2025 et 2026, alors que l'offre peine à suivre une demande en constante augmentation, selon les projections récentes.

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La demande croissante en gaz naturel aux États-Unis dépasse désormais significativement la capacité de production domestique. Selon le récent rapport de la U.S. Energy Information Administration (EIA), cette dynamique pousse les prix du gaz naturel vers des niveaux sensiblement plus élevés pour les années à venir, comparativement à ceux observés en 2024.

Pression sur l’offre et flambée des prix

L’EIA anticipe un prix moyen du gaz naturel au Henry Hub de 4,02 dollars par million de British Thermal Units (MMBtu) en 2025, et de 4,88 dollars/MMBtu en 2026. En 2024, le prix moyen était de seulement 2,19 dollars/MMBtu. Cette hausse reflète une augmentation combinée de la consommation domestique et des exportations estimée à près de 4 milliards de pieds cubes par jour (Bcf/d), tandis que la production américaine augmentera de moins de 3 Bcf/d.

Bien que les réserves de gaz soient récemment remontées au-dessus de leur moyenne sur cinq ans, l’EIA prévoit une inversion rapide de cette tendance dès octobre prochain. Cette situation entraînerait une baisse des stocks sous leur moyenne quinquennale, exerçant une pression supplémentaire sur les prix.

Évolution contrastée de la production

La production totale de gaz naturel devrait atteindre 115,9 Bcf/d en 2025, selon les prévisions actualisées par l’EIA, marquant une légère augmentation par rapport aux précédentes estimations. Toutefois, les prévisions pour 2026 ont été revues à la baisse à 116,3 Bcf/d, soit une réduction de 700 millions de pieds cubes par jour (MMcf/d) par rapport aux estimations antérieures.

Cette baisse est principalement imputée à une réduction anticipée des forages dans les principaux bassins producteurs d’hydrocarbures, notamment le bassin Eagle Ford et le Permian. La faiblesse des prix du pétrole contribue également à freiner la production associée de gaz naturel, essentielle dans ces régions traditionnellement orientées vers le pétrole brut.

Exportations en forte croissance

Le secteur des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) joue un rôle clé dans cette dynamique haussière. Après avoir atteint en moyenne 11,9 Bcf/d en 2024, ces exportations devraient croître à 14,6 Bcf/d en 2025 et atteindre 16 Bcf/d en 2026. Plusieurs nouvelles infrastructures renforcent cette tendance, notamment le terminal de liquéfaction Golden Pass LNG, développé conjointement par ExxonMobil et QatarEnergy, prévu pour la fin 2025.

Cette augmentation des exportations survient alors que les capacités des terminaux existants continuent de s’étendre. La récente mise en service partielle du terminal de Plaquemines LNG, propriété de Venture Global LNG en Louisiane, et l’extension de Corpus Christi LNG par Cheniere Energy au Texas ont déjà contribué à des niveaux records de demande en GNL au printemps dernier.

Consommation électrique et impact régional

Face à la hausse anticipée des prix du gaz, la consommation de ce combustible dans le secteur électrique devrait diminuer de 3 % cet été comparativement à l’année dernière. L’EIA anticipe que le prix moyen du gaz livré aux centrales électriques entre juin et septembre atteindra environ 3,84 dollars/MMBtu, soit une hausse significative de 1,39 dollar par rapport à l’année précédente.

La croissance globale de la demande d’électricité aux États-Unis, tirée principalement par les secteurs commercial et industriel, notamment les centres de données et les industries manufacturières, entraîne cependant une augmentation attendue de la production électrique nationale de 1 % cet été. Malgré cela, la part du gaz naturel dans le mix énergétique devrait diminuer, tandis que la production d’énergie solaire augmentera de 33 %, et l’hydroélectricité de 6 %, en réponse à des conditions climatiques favorables dans l’ouest américain.