En pleine flambée des prix du gaz et de l’électricité, et accélérer l’essor des renouvelables. Réunis en séance plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont adopté leur position sur ces deux volets clé du plan climat de la Commission européenne, ouvrant la voie aux négociations entre le Parlement et les Etats membres pour finaliser le texte.
Dans son projet, Bruxelles fixait un objectif contraignant de 40% de renouvelables dans le bouquet énergétique européen d’ici à 2030, contre 22% actuellement.
Si ce chiffre a été endossé fin juin par les Vingt-Sept, le texte voté par les eurodéputés (à 418 voix contre 109, et 111 abstentions) relève l’objectif à 45% d’ici la fin de la décennie.
La guerre en Ukraine, qui pousse l’UE à se défaire de sa dépendance au gaz russe, “rend nécessaires une réorientation plus large de notre politique énergétique et un essor accéléré des renouvelables, pour apporter plus d’indépendance et de sécurité”, a observé Markus Pieper (PPE, droite), rapporteur du texte.
En particulier, chaque Etat serait tenu de réduire de 16% (contre 13% proposés par la Commission) les émissions de gaz à effet de serre dans les transports, grâce à l’usage accru des biocarburants et de l’hydrogène – dont l’UE veut justement doper le développement.
Par ailleurs, la Commission proposait en juillet 2021 de réduire de 36% la consommation d’énergie finale dans l’UE en 2030 par rapport à ce que prévoyait un “scénario de référence” élaboré en 2007 – et correspondant à une baisse de 9% par rapport à un autre scénario établi en 2020. L’idée étant d’intensifier les économies d’énergie et l’usage de technologies moins énergivores pour changer de trajectoire.
Cet objectif au niveau du continent, non décliné par pays, avait été là aussi été repris tel quel fin juin par les ministres européens de l’Energie en juin, malgré les appels de Bruxelles à le relever nettement face aux conséquences de la guerre en Ukraine.
À l’inverse, le texte voté par les eurodéputés (à 469 voix contre 93, et 82 abstentions) réclame une réduction d’au moins 40% par rapport au scénario de 2007 (au moins 14,5% par rapport à celui de 2020), avec des contributions nationales contraignantes et non plus indicatives, assorties d’un objectif obligatoire d’économies d’énergies supérieur à ce que réclamait la Commission.
Le Parlement veut contraindre les États à réduire la consommation de leur secteur public de 2% par an (contre 1,5% dans le projet de Bruxelles), imposer la rénovation d’au moins 3% de la surface totale des bâtiments publics chaque année, y compris les logements sociaux, et obliger les centres de données informatiques – très énergivores – à utiliser la chaleur qu’ils dégagent pour chauffer d’autres bâtiments.