Le président serbe Aleksandar Vucic a révélé que les États-Unis envisagent de sanctionner la société pétrolière Naftna Industrija Srbije (NIS) dans les jours à venir. Ce développement survient dans un contexte de pressions accrues sur la Russie, et la mesure pourrait fortement affecter la relation énergétique entre la Serbie et Moscou.
NIS, détenue majoritairement par les sociétés russes Gazprom Neft (50 %) et Gazprom (6,15 %), est un acteur clé de l’approvisionnement énergétique serbe. L’entreprise contrôle deux gazoducs qui assurent l’acheminement du gaz russe vers la Serbie, soulignant l’importance stratégique de cette infrastructure pour le pays.
Un contexte géopolitique tendu
Selon Aleksandar Vucic, ces sanctions s’inscrivent dans une stratégie plus large des États-Unis et du Royaume-Uni visant à isoler la Russie sur le plan économique et énergétique. Le président a qualifié cette annonce de « l’une des nouvelles les plus difficiles à accepter », insistant sur l’impact potentiel sur l’économie et la sécurité énergétique de la Serbie.
Cette mesure, qui pourrait entrer en vigueur dès le 1er janvier, intervient alors que la Serbie négocie un nouvel accord gazier avec la Russie, le contrat actuel expirant en mars 2025. La dépendance de la Serbie au gaz russe rend ces sanctions particulièrement problématiques pour le pays, qui pourrait être contraint de revoir ses alliances énergétiques.
Les défis pour la diplomatie énergétique serbe
La Serbie a longtemps maintenu une position ambiguë vis-à-vis de la Russie et de l’Occident. Bien que candidate à l’Union européenne, elle a refusé d’imposer des sanctions contre Moscou depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Cette neutralité relative a permis à la Serbie de préserver son partenariat stratégique avec la Russie, notamment dans le domaine énergétique.
Toutefois, l’annonce de sanctions américaines met la diplomatie serbe dans une position délicate. Aleksandar Vucic a évoqué la possibilité de réduire la participation de Gazprom Neft dans NIS à moins de 50 %, une mesure qui permettrait à la Serbie de reprendre une certaine maîtrise sur ses infrastructures énergétiques tout en minimisant les impacts des sanctions.
Un impact énergétique et stratégique
Si les sanctions venaient à être appliquées, elles pourraient compliquer la gestion des infrastructures énergétiques de la Serbie et entraîner une hausse des coûts d’approvisionnement. NIS, en tant que principal fournisseur d’énergie, est au cœur de l’équilibre énergétique du pays, et toute perturbation pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie serbe.
Par ailleurs, cette situation illustre les défis de la diplomatie énergétique pour des pays comme la Serbie, pris entre leurs intérêts stratégiques avec la Russie et la pression croissante de l’Occident. La réponse de Belgrade à cette crise pourrait influencer sa trajectoire d’intégration européenne et son rôle dans le paysage géopolitique de la région.