Le gouvernement des États-Unis a annoncé le 21 mars des sanctions ciblant la société chinoise Luqing Petrochemical, une raffinerie indépendante basée dans la province du Shandong, accusée d’avoir acquis pour environ 500 millions $ de pétrole brut iranien. Washington accuse l’entreprise d’avoir réalisé ces achats en violation des sanctions américaines, en utilisant des navires soupçonnés d’être liés aux rebelles houthis du Yémen.
Il s’agit de la première fois que les autorités américaines imposent des mesures de rétorsion contre une raffinerie dite « théière », un terme couramment utilisé pour désigner ces structures indépendantes chinoises qui jouent un rôle croissant dans le raffinage domestique. Le ministère américain des Affaires étrangères et celui des Finances ont publié une série de communiqués dénonçant ces opérations comme contribuant directement au financement du régime iranien.
Un volet de la campagne de pression contre Téhéran
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré que ces flux pétroliers représentent une source essentielle de revenus pour l’Iran, qualifié de principal soutien au terrorisme mondial. Ces nouvelles sanctions s’inscrivent dans la campagne dite de « pression maximale » relancée depuis le retour au pouvoir du président Donald Trump en janvier. L’objectif affiché par Washington reste l’élimination complète des exportations pétrolières de l’Iran.
Outre la société Luqing Petrochemical, plusieurs navires soupçonnés de participer à la « flotte fantôme » de l’Iran ont également été sanctionnés. Ces bâtiments permettraient à Téhéran de contourner les systèmes de traçabilité du commerce maritime afin de maintenir ses ventes de brut, malgré l’embargo.
Pékin dénonce une ingérence dans ses relations commerciales
La Chine a réagi fermement par l’intermédiaire de Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, affirmant le 22 mars que Pékin « s’oppose à l’abus de sanctions unilatérales illégales et de juridiction extraterritoriale ». Elle a dénoncé ce qu’elle considère comme une tentative américaine de s’immiscer dans les échanges commerciaux bilatéraux légitimes entre la Chine et l’Iran.
Pékin a averti qu’elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour défendre les intérêts de ses entreprises, soulignant son intention de protéger les droits commerciaux de ses opérateurs face à ce qu’elle qualifie d’ingérence. Cette posture intervient dans un contexte de tensions diplomatiques accrues, alimentées notamment par les frappes annoncées par Washington contre des cibles houthies au Yémen, en réponse à des attaques maritimes dans la région.