Les États-Unis ont prolongé de 30 jours supplémentaires la suspension de sanctions visant Naftna Industrija Srbije (NIS), principal acteur pétrolier et gazier de Serbie, détenu majoritairement par la société russe Gazprom. Cette décision, annoncée le 28 mars par le président serbe Aleksandar Vucic, intervient alors que Belgrade poursuit ses discussions énergétiques avec Moscou à l’approche de l’échéance contractuelle fixée au 31 mai.
NIS détient l’unique raffinerie de Serbie et constitue un pilier stratégique de l’approvisionnement en énergie du pays. La structure actionnariale de NIS révèle une influence majoritaire russe : environ 45 % des parts sont détenues par Gazprom Neft, filiale de Gazprom, 11 % par Gazprom directement, tandis que le gouvernement serbe possède près de 30 %. Le reste du capital est réparti entre divers actionnaires minoritaires.
Pressions américaines et dépendance énergétique
Inscrite sur une liste de sociétés visées par les sanctions américaines contre le secteur énergétique russe en janvier, NIS aurait dû faire face à des mesures contraignantes, telles que le retrait des intérêts russes via vente forcée ou nationalisation. Toutefois, Washington avait déjà reporté leur mise en œuvre une première fois à la fin février, repoussant à nouveau cette échéance à la fin avril.
Aleksandar Vucic a salué cette décision sur les réseaux sociaux, remerciant les autorités américaines pour leur « compréhension ». La Serbie, qui n’a jamais imposé de sanctions à la Russie malgré le contexte de guerre en Ukraine, continue d’entretenir des liens économiques et politiques étroits avec Moscou.
Négociations en cours avec la Russie
Au début du mois de mars, Aleksandar Vucic avait abordé la question des sanctions et du futur contrat gazier avec le président russe Vladimir Poutine. Ces échanges ont porté à la fois sur les mécanismes de coopération politique et sur la négociation d’un nouvel accord de fourniture de gaz, essentiel pour assurer la continuité énergétique du pays au-delà du 31 mai, date d’expiration de l’accord précédent signé en 2022.
La dépendance énergétique de la Serbie à l’égard de la Russie, notamment via NIS, rend chaque décision relative aux sanctions particulièrement sensible sur le plan économique et géopolitique. Ce contexte influence directement les discussions en cours, alors que Belgrade doit arbitrer entre ses engagements internationaux et ses intérêts énergétiques domestiques.