Les autorités américaines ont donné jusqu’au 3 avril 2025 à Chevron pour liquider ses opérations au Venezuela, conformément aux instructions du président Donald Trump. Cette décision de l’Office de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) marque un durcissement des sanctions contre le gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro. Le principal objectif de cette mesure est de restreindre les revenus générés par la vente de pétrole, tout en exerçant une pression sur l’économie du pays, qui possède les plus grandes réserves mondiales de pétrole brut. Chevron, seule compagnie pétrolière américaine opérant au Venezuela, devra cesser ses activités et ses co-entreprises avec la société pétrolière publique PDVSA (Petróleos de Venezuela, S.A.).
Cette nouvelle interdiction, qui entre en vigueur le 4 mars 2025, impose des restrictions strictes, notamment l’interdiction pour Chevron de payer des impôts ou des dividendes à PDVSA ou à toute entité dans laquelle cette société détient une participation majoritaire. De plus, la compagnie américaine ne pourra plus vendre de pétrole ou de produits pétroliers à des pays autres que les États-Unis. Les sanctions visent également à limiter les échanges avec des entreprises contrôlées par des entités russes, ainsi que les transactions avec des personnes frappées par des sanctions américaines. Ces mesures font suite à celles prises par l’administration Biden en novembre 2022, mais avec des restrictions renforcées.
Le Venezuela dépend largement de son secteur pétrolier pour financer son économie. Chevron, qui contribue à hauteur de près de 25% de la production pétrolière du pays, produit environ un quart du million de barils par jour (b/j) extraits du sous-sol vénézuélien. Selon l’économiste Asdrubal Oliveros, cette décision pourrait avoir un impact macroéconomique majeur sur la production et l’économie du pays, qui a déjà été sévèrement touchée par les sanctions internationales.
Répercussions sur l’économie vénézuélienne et le marché mondial
Le gouvernement vénézuélien a averti que cette décision aurait des répercussions à la fois pour Caracas et pour les États-Unis. La vice-présidente et ministre des Hydrocarbures, Delcy Rodríguez, a affirmé que cette mesure entraînerait une augmentation des prix des carburants à l’échelle mondiale, en raison de la baisse potentielle de l’offre de pétrole en provenance du Venezuela. Elle a aussi souligné que les entreprises américaines opérant à l’international pourraient voir leurs investissements affectés, du fait de l’incertitude accrue engendrée par ces sanctions.
Si Chevron cesse ses activités, cela pourrait avoir un effet domino sur l’industrie pétrolière mondiale, qui s’efforce déjà de répondre à une demande croissante et à des tensions géopolitiques mondiales. L’arrêt de la production vénézuélienne entraînera probablement un resserrement des marchés pétroliers, avec un impact sur les prix à la pompe. Toutefois, certains analystes estiment que les effets seront limités à court terme, étant donné les efforts de diversification des fournisseurs de pétrole dans la région.
Les réactions des acteurs internationaux
Les autres compagnies pétrolières opérant au Venezuela, telles que la compagnie espagnole Repsol et la française Maurel & Prom, pourraient également se retrouver sous pression si les sanctions américaines sont étendues. Bien que ces entreprises ne soient pas directement concernées par la décision affectant Chevron, elles pourraient rencontrer des obstacles supplémentaires dans leurs relations commerciales avec le gouvernement de Maduro, surtout en cas de nouvelles sanctions internationales.
Cette situation reflète un contexte plus large de tensions géopolitiques qui influencent les marchés énergétiques mondiaux, notamment en raison des sanctions liées à la guerre en Ukraine et à la montée en puissance des producteurs de pétrole alternatifs. La politique énergétique américaine continue de jouer un rôle clé dans la configuration des marchés mondiaux du pétrole, avec des effets notables sur les prix et la stabilité économique de pays comme le Venezuela.