Les États-Unis ont intensifié leurs frappes contre les rebelles Houthis au Yémen dans les derniers jours de l’administration Biden, ciblant des installations stratégiques pour protéger les routes maritimes internationales en Mer Rouge. Selon le Commandement Central des États-Unis, les attaques des 30 et 31 décembre ont détruit des infrastructures utilisées pour fabriquer et stocker des drones, ainsi que des missiles destinés à perturber la navigation.
Conséquences pour le commerce maritime
Ces actions militaires font suite à une série d’attaques des Houthis ayant perturbé les expéditions pétrolières mondiales. Selon un rapport de S&P Global Commodities at Sea, la part des expéditions mondiales de pétrole brut transitant par le canal de Suez est tombée à 5 % au premier trimestre 2024, contre 8 % à la même période en 2023. Cette baisse reflète l’impact direct des tensions géopolitiques sur les flux commerciaux vitaux.
Changement stratégique américain
L’intensification des frappes marque un tournant stratégique pour les États-Unis. Pendant plusieurs années, l’administration Biden a privilégié des approches diplomatiques envers les Houthis, espérant négocier un accord avec leur principal soutien, l’Iran. Ce changement de cap, observé dans les derniers jours du mandat, réaffirme l’engagement militaire américain à sécuriser la région.
Brenda Shaffer, spécialiste en géopolitique de l’énergie, a souligné ce repositionnement. « Les États-Unis reviennent à leur rôle traditionnel de garant de la sécurité maritime, après des années de retenue stratégique », a-t-elle déclaré.
Renforcement des sanctions
En parallèle des opérations militaires, les États-Unis ont renforcé les sanctions contre les entités liées aux Houthis. Le Département du Trésor a récemment sanctionné des organisations affiliées aux Gardiens de la Révolution Islamique en Iran et à des acteurs russes pour leur soutien logistique aux activités hostiles.
Alors que le président élu Donald Trump prépare son retour à la Maison-Blanche, les observateurs anticipent une politique extérieure plus musclée. La combinaison de sanctions économiques et d’interventions militaires pourrait redéfinir l’approche américaine dans la région, avec un accent particulier sur la sécurisation des routes énergétiques.