En 2024, le secteur solaire américain a atteint un nouveau record avec l’installation de 50 gigawatts (GW) de nouvelles capacités photovoltaïques, représentant 84 % de la totalité des capacités électriques ajoutées au réseau durant cette période. Cette hausse sans précédent a été principalement impulsée par des projets à grande échelle combinés à des infrastructures de stockage d’énergie. Les résultats s’inscrivent dans une dynamique favorisée par les incitations fiscales prévues par l’Inflation Reduction Act (IRA), ainsi que par une augmentation significative des investissements industriels et privés dans la chaîne d’approvisionnement photovoltaïque nationale. Toutefois, cette dynamique pourrait être influencée par des modifications potentielles de la politique fédérale américaine concernant les crédits d’impôt et les régulations sectorielles.
Renforcement de la production industrielle américaine
La fabrication nationale de modules photovoltaïques aux États-Unis a été multipliée par trois en 2024 par rapport à l’année précédente, permettant désormais aux industriels locaux de répondre à la quasi-totalité de la demande intérieure en panneaux solaires. Par ailleurs, la production domestique de cellules photovoltaïques a redémarré après plusieurs années d’arrêt, consolidant la chaîne d’approvisionnement interne et limitant les besoins d’importations en composants essentiels. Cette augmentation de la capacité industrielle s’inscrit dans les objectifs gouvernementaux de sécurisation des filières énergétiques nationales, visant une capacité solaire totale installée de 739 GW d’ici 2035, selon les prévisions établies à cadre réglementaire constant. L’incertitude réglementaire demeure néanmoins un facteur majeur de risque identifié par les analystes pour les années à venir.
Enjeux économiques liés aux scénarios alternatifs
Des scénarios alternatifs soulignent les conséquences économiques d’éventuelles modifications du cadre fiscal et réglementaire américain, notamment en ce qui concerne les crédits fédéraux et la délivrance des permis nécessaires aux nouvelles installations solaires. Le scénario pessimiste présenté prévoit une diminution potentielle de 130 GW dans les nouvelles capacités installées d’ici 2035, représentant un manque à gagner estimé à environ 250 milliards de dollars en investissements cumulés sur la période. Des États comme le Texas, la Floride et l’Indiana, actuellement leaders nationaux en installations solaires, seraient les plus directement impactés par cette éventuelle baisse, le Texas risquant à lui seul une réduction supérieure à 50 milliards de dollars sur dix ans.
En 2024, 21 États américains ont enregistré des niveaux historiques d’installations photovoltaïques annuelles, avec 13 d’entre eux dépassant individuellement le seuil symbolique d’un gigawatt installé. Le Texas a dominé cette expansion nationale avec 11,6 GW ajoutés au cours de l’année.
Évolution contrastée selon les segments de marché
Les performances du marché solaire américain en 2024 ont affiché des résultats contrastés selon les segments. Le secteur des centrales photovoltaïques à grande échelle a connu une hausse de 33 %, atteignant 41,4 GW de nouvelles installations. Par ailleurs, le segment solaire communautaire a progressé de 35 %, tandis que les installations photovoltaïques à destination commerciale ont augmenté de 8 %. Cependant, le segment résidentiel a subi un ralentissement significatif, lié notamment à la hausse des taux d’intérêt et aux modifications de politiques au niveau des États, enregistrant ainsi sa plus faible performance annuelle depuis trois ans.
Les prévisions indiquent néanmoins un possible rebond du marché résidentiel à moyen terme, sous réserve de stabilisation du contexte réglementaire et économique. Ces différentes trajectoires sectorielles révèlent les sensibilités respectives des marchés aux facteurs économiques et réglementaires, incitant les acteurs concernés à rester attentifs aux évolutions potentielles dans ces domaines.