La perspective d’un second projet éolien offshore dans le Golfe du Mexique se précise. Le Bureau de la Gestion de l’Énergie des Océans (BOEM) aux États-Unis a annoncé la tenue d’une nouvelle vente aux enchères de baux éoliens offshore dès 2026. Cette décision intervient après des expressions d’intérêt de deux entreprises majeures, Hecate Energy et Invenergy, malgré la faible réponse enregistrée lors de la première enchère en 2023.
Hecate Energy, un producteur indépendant d’énergie basé à Chicago, a été le premier à manifester son intérêt pour les zones désignées dans le Golfe en février dernier. Son projet, baptisé Gulf Wind 2, prévoit l’installation de 133 turbines d’une capacité totale de 2 GW. Le projet s’accompagne de la sécurisation de terrains au Texas pour l’installation de sous-stations terrestres. Hecate, spécialisée dans le solaire et le stockage d’énergie, ne possède pas encore d’actifs éoliens offshore opérationnels. Toutefois, son partenariat avec Repsol SA, actionnaire à hauteur de 40 %, pourrait fournir une expertise stratégique et des financements.
En réponse à la demande d’intérêt lancée par le BOEM, Invenergy a confirmé en juillet sa volonté de participer à ces enchères. Son projet vise à installer jusqu’à 140 turbines, chacune d’une capacité supérieure à 15 MW, pour un total de 2,5 GW. Invenergy, également implantée dans les secteurs solaire et éolien, possède déjà des baux offshore au large des côtes du New Jersey et de la Californie, mais aucun n’a encore atteint la phase de développement.
Un contexte de prudence après les faibles résultats de 2023
La première enchère dans le Golfe du Mexique en 2023 avait suscité peu d’engouement, avec une seule zone attribuée à RWE AG pour 5,6 millions de dollars. Ce projet, situé au large de la Louisiane, pourrait produire 1,24 GW à l’horizon 2030. Les experts s’interrogent sur les raisons de cet intérêt limité, citant des incertitudes économiques et des défis techniques liés aux particularités géographiques du Golfe.
Malgré ce contexte, Jim Kendall, directeur régional du BOEM pour le Golfe du Mexique, reste optimiste. Il qualifie la région d’option attrayante pour le développement éolien offshore, en raison de ses eaux peu profondes et de la proximité des infrastructures existantes.
Défis et opportunités à venir
Le développement de l’éolien offshore dans le Golfe du Mexique doit faire face à plusieurs défis. Parmi eux, les déclarations du président élu Donald Trump, qui a affirmé vouloir interrompre les projets éoliens offshore dès son investiture en janvier 2025, posent des incertitudes politiques. De plus, l’attribution de nouveaux espaces éoliens dans la région, identifiés comme options C et D, dépendra de la consultation publique prévue en 2025.
En revanche, les retombées potentielles sont importantes. Selon l’American Clean Power Association, ce développement renforcerait la sécurité énergétique américaine, stimulerait l’emploi et soutiendrait la construction navale locale. Ces facteurs pourraient motiver d’autres entreprises à se joindre à l’initiative.